#187 « Avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut ! »

En ce mois d’août, vous êtes nombreux à prendre du repos et c’est une bonne chose ! Le Seigneur lui-même se reposa le septième jour de la création en contemplant son œuvre. Comme catholiques, nous pouvons nous reposer auprès de Jésus. Mais pendant ces semaines, il apparaît que les grands de ce monde se provoquent et se jaugent, en comptant sur leurs forces militaires et les faisant manœuvrer pour prévenir autrui qu’ils ne se laisseront pas faire face aux menaces. C’est un principe vieux comme le monde que de se trouver un ennemi pour fédérer ses forces et unir sa population tout en la distrayant des vrais problèmes domestiques et des insuffisances politiques. Le livre de Jean-Christophe Rufin, intitulé Globalia, développe ce thème avec talent. N’est-ce pas folie que de vouloir établir, par la puissance des armes, un monde prétendument meilleur ? N’est-ce pas folie que de menacer autrui avec des armes nucléaires si puissantes ? N’est-ce pas folie que d’assassiner avec fierté des chefs terroristes pour susciter toujours plus de haine dans bien des cœurs ? Quand on fait appel au diable pour régler ses problèmes, on passe fatalement un jour à la caisse pour régler l’addition, écrivait Tracy Chamoun dans son livre Au nom du Père, elle qui prit part à la guerre du Liban (1975-1990). L’histoire est pleine de violences et de guerres qui auraient pu être évitées par la volonté de paix et la sagesse d’entrer en dialogue en se considérant comme des frères.

Aussi nous est-il bon de regarder la Vierge Marie en ces jours, d’une part comme nous l’avons fait en cette belle fête de l’Assomption dont je vous parlais dans mon dernier message, et d’autre part pour la prier avec nos malades en ces jours de pèlerinage à Lourdes avec l’hospitalité chartraine et les pèlerins de tous âges. Lourdes est un lieu merveilleux pour goûter la douceur qu’incarne Marie quand elle s’adresse à sainte Bernadette, pour expérimenter la fraternité simple et solidaire entre malades et accompagnants, pour se laisser saisir par le Christ lors des messes et des adorations afin de repartir renouvelés dans notre vocation baptismale. Soyez les prophètes de l’amour nous dit l’Esprit Saint. Soyez mes témoins, nous demande Jésus. La foi nous fait comprendre que les problèmes de ce monde ne se régleront pas par la force des armes, mais par la puissance de l’amour que chacun de nous osera offrir, puisque cet amour est contagieux et que les heureuses initiatives de paix pourront interpeller autrui et susciter le choix du bien.

Quel chemin prendrons-nous ? Saint Paul écrivit une lettre magnifique aux Colossiens, habitants de la ville de Colosses, dans la Turquie actuelle, du côté de l’occident, non loin d’Éphèse. Au chapitre trois, nous lisons : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. » Paul ne laisse pas de doute quant à la résurrection de Jésus à laquelle nous participerons. Avec lui, nous sommes ressuscités et avec lui nous vivrons éternellement. Ces réalités d’en haut ne sont pas là pour nous éloigner du réel, de la vie d’autrui, certains diraient de la « vraie vie », de toutes les occasions de solidarité, mais elles viennent vers nous par grâce, elles éclairent notre vie, elles nous communiquent les bienfaits dont nous avons besoin pour la famille, le travail et la vie sociale. Elles se reçoivent dans notre prière quotidienne et par les sacrements. Penser et rechercher les réalités d’en haut doit être au sommet de notre « to do liste ». Comment faire concrètement ? Prier certes, pour certains au calme et dès le matin, mais aussi user, tout au long du jour, de ces prières jaculatoires afin de bénir Dieu face à la nature, à la beauté, à l’amour et l’amitié. Tant de choses simples et belles sont des motifs d’action de grâces. Alors nous marcherons vers un chemin de vie et saint Paul ajoute « quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire. » Sa gloire nous recouvre d’un manteau de paix et de joie spirituelle, et nous en vivrons pleinement dans la vie après la mort pour l’éternité. Y pensons-nous assez ? Sommes-nous conscients que c’est pour bientôt et que nous n’avons pas à craindre ce passage qui nous ouvrira à une éternité de délices pourvu que nous ayons été fidèles aux commandements de Dieu, vivant une vraie charité, recevant le corps de Jésus comme nourriture et viatique en vue de la vie éternelle ?

Saint Paul continue ensuite à dénoncer tout ce qui contrarie notre vocation chrétienne et la voie de la sainteté : « débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie, colère, emportement, méchanceté, insultes, propos grossiers sortis de votre bouche. » C’est un apôtre concret qui se soumit au travail de conversion opérée dans sa propre vie. Chacun de nous peut être concerné en réalité par certaines attitudes qui nous détournent de la communion. Refusons-les avec courage. Notre vie est en Christ et seul le Christ est la réponse à la soif de paix de notre humanité : son évangile va au bout de l’exigence de pardon et de don que tout être humain devrait entendre et vivre. Jésus demande l’amour des ennemis. Encore faut-il qu’il y ait des prophètes de sa parole pour l’annoncer et en témoigner. Serons-nous de ceux-ci ?

Constatant la vie nouvelle des Colossiens à qui il destine sa lettre, saint Paul les encourage à la persévérance : « vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous et de ses façons d’agir, et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau qui, pour se conformer à l’image de son Créateur, se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance. » Se débarrasser de l’homme ancien demande une radicalité bien difficile car, avouons-le, nous apprécions jouir des biens mondains comme l’argent qui brille et attire ou encore les médias contemporains même s’ils diffusent tant de contenus immoraux. Être un « homme nouveau » est l’appel commun de tous les baptisés. Alors, dans notre partage fraternel, nous expérimentons des joies merveilleuses, nous nous reconnaissons comme frères et sœurs, nous prions les uns pour les autres, nous pouvons nous ouvrir sans craindre le jugement, nous confions tout au Christ dans une prière commune. Ainsi notre vie se renouvelle sans cesse en vue d’une pleine connaissance, celle qui dépasse l’intelligence et illumine nos relations par l’amour véritable. Nous nous connaissons de mieux en mieux, par l’œuvre de l’Esprit qui est amour entre nous.

Face aux temps actuels qui suscitent chez beaucoup de personnes de profondes angoisses, ne jugeons pas ces sentiments mais apportons notre présence aimante et annonçons la parole de Dieu. Souvent il est bon d’écouter autrui sans parler, d’accueillir ses propos et lui manifester notre véritable écoute, sans donner de conseils. Alors peut jaillir en notre cœur une parole de Jésus que le Saint Esprit vient chercher dans notre mémoire et cette parole sera simplement offerte comme un présent venant de Dieu. Elle est puissance de Dieu et aidera notre ami à faire face à sa situation difficile. En offrant la parole, nous serons prophète comme Jésus nous y appelle.

Pour conclure ce message, je vous propose de prier encore Notre-Dame. Quand vous lirez ces lignes, je serai à Lourdes où je m’engage à prier pour chacun et je vous remercie sincèrement pour vos prières et vos talents mis au service de la mission ainsi que toutes vos marques d’affection. N’hésitez pas à faire suivre ce message, s’il vous soutient, à quelques proches et à leur proposer de s’inscrire sur la liste de destinataires.

En ce jour, prions la Vierge Marie, particulièrement pour nous pèlerins à Lourdes comme pèlerins à la suite de Jésus-Christ dans notre vie habituelle :

Sainte Vierge Marie, Servante du Seigneur, Mère de Dieu, notre Reine,

Notre Dame de Bon-Secours, nous voici devant toi pour te prier avec confiance.Ouvre nos cœurs au souffle de lEsprit Saint. Conduis-nous à Jésus ;

Rends-nous disponibles à sa Parole. Apprends-nous à servir nos frères. Soutiens les familles.
Veille sur les jeunes. Viens au secours des pauvres. Donne l’espoir aux malades. Prie pour nous pécheurs.
Notre Dame de Bon-Secours, que ta tendresse maternelle s’étende sur l’Église et le monde pour la gloire de Dieu le Père. Amen

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Je confie mon intention de prière

Votre intention sera confiée à la prière des sœurs de Saint-Paul de Chartres.