Dimanche 10 avril, nous acclamons Jésus qui entre à Jérusalem avec les cris de joie de la foule qui reconnait en lui un homme de bien et le Messie attendu. Lors de cette fête, les rameaux sont bénis pour que nous les fixions à nos croix et à nos images saintes. Ils rappelleront le bien que Jésus n’a cessé de faire aux pauvres, aux malades, aux estropiés comme à ceux que la société civile et religieuse de son époque mettait au ban. Cette foule aime-t-elle profondément Jésus ? La suite de l’histoire sème le doute. En effet, manipulés par les autorités religieuses qui ont décidé la mort de Jésus par avance, une partie de ces gens demandent qu’il soit exécuté. « À mort ! Qu’on le crucifie ! » crient-ils d’une seule voix. Jésus est alors traité de manière infamante, tel un esclave, sous les coups et les crachats, portant une croix qui l’écrase comme signe du terrible poids du péché des hommes. Ses pieds ensanglantés le hissent jusqu’au Golgotha, le lieu des exécutions où il meurt.
Ce même dimanche, les Français votent pour désigner leur candidat à la présidence de la France. Femme ou homme, qui sera l’élu ? Il nous faudra attendre le 24 avril pour le savoir. Entretemps, nous aurons célébré la Pâques du Seigneur, vécu sa résurrection des morts, plongé les quarante adultes catéchumènes dans les eaux du baptême. Au cœur de la foi des chrétiens, il y a Jésus, Fils de Dieu, mort atrocement pour porter tous nos péchés sur le bois de La Croix, qui vainc les ténèbres et la mort pour que nous ressuscitions pour la vie éternelle.
Avoir un président ou une présidente, c’est fort bien et très nécessaire pour la conduite du pays. Avoir un Sauveur qui nous accompagne de son amour dès maintenant et en vue d’une vie qui ne s’arrête pas par la mort du corps mais se transforme au Ciel en une communion merveilleuse d’amour, n’est-ce pas tellement mieux ?
Bien entendu, nous prions pour ces élections, pour le futur dirigeant comme pour tous ceux qui gouvernent. Mais nous espérons surtout le Christ en méditant sa parole dans les évangiles et en le recevant dans les sacrements.
La quête de la dignité de toute personne, jeune ou âgée, mérite notre engagement, certes notre prière, mais aussi le choix de faire partie des personnes en responsabilité politique. Là est le lieu où se décident des lois républicaines pour le meilleur et parfois pour le pire. Si nous y sommes investis, il sera possible d’y partager la vision portée par l’Église.
Votons. Votez car c’est un droit de grande valeur et un devoir de chacun. Votez bien en tenant compte des projets portés par les candidats et leur parti. Jésus est là, que craindre désormais ?
Monseigneur Philippe Christory