Monsieur Poutine,
Je doute que vous lisiez un jour ma lettre, mais je vous l’adresse cependant. Votre pays, la Russie, est un vaste pays, dont l’histoire est riche d’aventures, de progrès, d’efforts scientifiques, mais aussi de littérature, de musique et d’arts. Combien d’artistes et d’écrivains russes ont nourri notre jeunesse et nous ont fait rêver des grands espaces qui nous demeurent inconnus. Qui n’a pas un jour penser monter dans le plus fantastique train, le transsibérien, pour admirer les étendus de neige, de forêts, de plaines et de montagnes ? J’aimerais admirer le lac Baïkal, long de 631 km, dont la transparence des eaux est, dit-on, saisissante. J’aimerais arpenter Saint-Pétersbourg, aller au musée de l’Hermitage, découvrir le Kremlin, et bien des monastères orthodoxes pour y prier en écoutant les chants si anciens de vos liturgies.
Monsieur Poutine, voici que vous, qui portez le prénom Vladimir, celui de saint Vladimir de Kiev qui accepta le Christ et se convertit, apportez la guerre sur ses terres. Jésus nous avertit : « tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. » (Mt 26,52). Ainsi, en entrant en guerre contre vos frères ukrainiens, guerre fratricide, vous venez de perdre la plus belle occasion possible de faire entrer la Russie comme un pays de culture et de paix au sein de la communauté internationale. Vous auriez pu être l’homme providentiel du renouveau par le choix de la coopération, du développement, de la bienveillance, des arts et des lettres, de sciences porteuses d’espoir dans tant de domaines, en vue du bonheur de tous. Alors l’histoire aurait retenu de vous la grandeur de l’homme, celui qui était passé du KGB et de ses geôles, à la démocratie et aux justes droits de tous.
Monsieur Poutine, vous aviez rendez-vous avec l’histoire du Monde, et vous avez pris la mauvaise route, celle du Mal, celle que Satan vous a ouverte en vous faisant miroiter une gloire funeste et absurde. Dorénavant on retiendra de vous, même si vos armées écrasent l’Ukraine, l’homme dérisoire que vous êtes.
Je veux dire haut et fort que vous ne susciterez pas ma haine envers les russes. Votre peuple méritait mieux que vous. Vous lui avez confisqué sa liberté, mais l’histoire montre que votre succès momentané ne sera jamais une victoire.
Il ne vous reste qu’une sortie digne. A l’instar du grand saint Vladimir, homme de guerre comme vous, convertissez-vous et repentez-vous des morts, des blessés et de chaque larme versée par votre faute. Convertissez-vous au Christ, et changez le cours de cette folie guerrière. Je prie pour vous afin que l’Esprit Saint transfigure votre cœur créé pour un plus grand bien. Nous sommes nombreux à prier pour vous, nous sommes une armée de la paix et de l’amour. A la fin, nous aurons la victoire car le Seigneur est avec nous, il est mort et ressuscité pour que nous vivions éternellement.
Mgr Philippe Christory