Le culte des reliques demeure étrange pour beaucoup. Est-ce une superstition ? N’est-il pas morbide ? Si nous annonçons la résurrection, pourquoi s’intéresser à des os ou des objets ayant appartenu à des saints ?
La relique est un bien physique, soit une partie d’un corps, souvent des os ou des cheveux, soit un objet pieux ou un vêtement. Nous la conservons certes comme un souvenir mais pas que cela.
En effet, une relique exprime que tel saint a marqué l’Église par ses actions, en son époque, et qu’il continue à agir car il participe à la vie glorieuse des saints auprès de Dieu. Le saint est une personne vivant dorénavant dans l’au-delà et mystérieusement il agit auprès de nous. C’est pourquoi, prier devant la relique de sainte Thérèse de Lisieux, c’est affirmer qu’elle vit et qu’elle prend soin de nous si nous lui demandons son intercession.
En plus, la relique rappelle que, comme le verbe divin s’est fait chair en la Vierge Marie, il continue à se communiquer aux croyants qui l’écoutent et l’accueillent. Le Verbe prend chair selon les talents et les charismes propres de chaque personne. Ainsi saint Jean Bosco a incarné l’Évangile dans l’éducation des jeunes, sainte Teresa de Calcutta dans le soin des pauvres, Saint Benoît dans la vie contemplative. Cette relique dit que Dieu passe par l’humanité charnelle des hommes et des femmes qui accueillent Jésus comme maître et sauveur.
Prier dans la relique d’un saint nous encourage à prendre notre tour dans la ronde de ceux et celles qui veulent aimer comme Jésus et qui annonce son Royaume en vivant de l’évangile.
Ainsi, il n’y a ni magie ni ésotérisme dans le culte des reliques, mais bien la prise de conscience que notre vie concrète nous offre l’espace pour bâtir la civilisation de l’amour. La vie s’écoule vite et un jour, à l’entrée du Ciel, nous aurons à rendre compte de nos actes bons. Soyons inspirés par ces saints fervents et courageux qui nous enseignent que ce n’est pas notre fragilité qui limite la sainteté mais plutôt notre refus d’une vraie conversion liée à un manque de zèle.
Catéchèse de Mgr Philippe Christory sur la vénération des reliques