Les sacrements sont un des quatre piliers de la catéchèse avec le Credo (le symbole des Apôtres), le Notre Père et le Décalogue (les dix commandements).
Le symbole des Apôtres énonce la foi des chrétiens. En qui je crois, en quel Dieu je mets ma foi.
Le Notre Père, la prière que Jésus a enseignée à ses disciples. Comment j’invoque, comment je prie mon Dieu.
Le Décalogue (les dix commandements ou les dix paroles – littéralement-) formule les exigences de Dieu à l’égard de son peuple. Les « dix paroles » résument et proclament la Loi de Dieu (CEC 2058).
Les sacrements : depuis la Pentecôte, le Christ vit et agit désormais dans son Église et avec elle d’une manière nouvelle. Il agit par les sacrements. Cela consiste en la communication des fruits du mystère pascal du Christ dans la célébration des sacrements de l’Église (CEC 1076). Quels sont ces rites par lesquels la grâce de Dieu vient en nous ?
Ces quatre piliers concernent, intéressent l’être humain dans toutes ses dimensions :
- Le Credo a une dimension Intellectuelle : je dis en qui mon intelligence adhère, en qui je crois, mon Dieu que j’essaie de mieux connaître pour mieux l’aimer.
- Le Notre Père a une dimension spirituelle. C’est lui que je prie.
- Le Décalogue a une dimension active. Il répond à la question : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »
- Les sacrements ont une dimension temporelle : ils structurent notre vie de notre naissance à notre mort.
Les sacrements du Christ
« Forces qui sortent » du Corps du Christ, toujours vivant et vivifiant, actions de l’Esprit Saint à l’œuvre dans son Corps qui est l’Église, les sacrements sont « les chefs-d’œuvre de Dieu » dans la nouvelle et éternelle alliance (CEC 1116).
Les sacrements sont institués par le Christ, ils sont au nombre de sept. Les sept sacrements touchent toutes les étapes et tous les moments importants de la vie du chrétien : ils donnent naissance et croissance, guérison et mission à la vie de foi des chrétiens. En cela, il existe une certaine ressemblance entre les étapes de la vie naturelle et les étapes de la vie spirituelle (CEC 1210).
Dans les sept sacrements, il y en a trois qui sont les sacrements de l’initiation chrétienne. Tout chrétien devrait avoir reçu ces trois sacrements : Le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Par ces sacrements sont posés les fondements de toute vie chrétienne.
Par le Baptême, nous devenons fils et filles de Dieu le Père. Par l’eucharistie, nous recevons le Corps et le Sang du Christ, le Fils. Par la confirmation, nous recevons les dons du Saint-Esprit. Nous sommes ainsi rattachés, reliés sacramentellement au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
Nés par le baptême à une vie nouvelle, les fidèles sont en effet fortifiés par le sacrement de confirmation et reçoivent dans l’eucharistie le pain de la vie éternelle. Ainsi par ces sacrements de l’initiation chrétienne, ils reçoivent toujours davantage les richesses de la vie divine et s’avancent vers la perfection de la charité (CEC 1212).
Pour devenir prêtre, pour se marier à l’église, pour être parrain ou marraine, il faut (normalement) avoir reçu ces trois sacrements. On entend souvent dire : « Mais je connais des mariés, des parrains ou marraines qui n’ont pas fait leur communion ou leur confirmation… »
La norme, ce qui est normal, c’est que les mariés, les parrains et marraines soient communiés et confirmés. Au Portugal, en Italie, en Pologne, on ne peut pas se marier à l’église, être parrain ou marraine si on n’a pas reçu ces trois sacrements.
Pourquoi en est-il ainsi en France ? Parce qu’on a trop retardé la confirmation qui est devenue en quelque sorte un sacrement pour l’élite. Un de nos anciens évêques, Mgr Jacques Perrier disait que les sacrements sont pour le plus grand nombre. Et aussi parce que la foi chrétienne s’affaiblit d’une façon critique dans notre pays.
Je me rappelle qu’il y a plusieurs années, un prêtre d’un autre diocèse était venu parler aux prêtres de notre diocèse et nous avait posé la question : nos chrétiens sont sacramentalisés, mais sont-ils évangélisés ? Nous nous posons cette question concernant les parents des enfants que nous accueillons au caté. Faisons en sorte que les enfants qui nous sont confiés soient sacramentalisés et évangélisés.
Les retraites, un apprentissage de la vie chrétienne
Je pense aux retraites que nous organisons pour préparer les enfants, les jeunes à la communion, à la profession de foi, à la confirmation. Pendant ces temps, peut-être leur parle-t-on uniquement du sacrement ou un peu trop du sacrement ? Je crois que ce serait bon de leur parler de la vie chrétienne d’une façon plus large, dans son en- semble. C’est à dire de donner un temps conséquent à la prière, et même de leur faire une initiation à la prière, de cela, j’en suis plus que convaincu !
Initiation à la prière personnelle et à la prière communautaire (liturgique), pour les aider à avoir une vie de prière personnelle. Voir par exemple : L’art de la prière. Dans nos rencontres de caté, nous apprenons aux enfants les prières de l’Église. Mais donnons aussi la place, entrainons-les à s’exprimer dans une prière personnelle. Et aussi, initions-les à la prière intérieure, la prière du cœur, (la prière de Jésus), comme disent les chrétiens orientaux.
La nécessité de nourrir les sacrements reçus
Les sacrements sont très importants et nécessaires à la vie chrétienne, mais ils n’en sont qu’une partie. Par les sacrements, nous recevons la grâce, la lumière de Dieu. Mais cette grâce et cette lumière ont besoin d’être nourries par la foi, la prière, la connaissance du Christ pour demeurer vivantes en nous, pour grandir en nous et nous faire avancer sur le chemin du Salut. Comme saint Paul l’écrit : pour que le Christ se forme en nous (Ga 4, 19).
Tout au long de l’histoire de l’Église, il y a eu des crises puis des renouveaux, de nouveaux départs pleins de ferveur. Il y a toujours eu des priants, des mystiques, et même des saints à la source de ces renouveaux.
Pour conclure
Je termine en vous proposant ce passage d’un livre du père Matta El-Maskine, moine égyptien qui a été à la source du renouveau monastique chez les coptes d’Égypte :
« Lorsque nous regardons le Christ avec persévérance dans la prière, son image mystique et invisible s’imprime secrètement en notre être intérieur. Nous recevons alors ses qualités, c’est à dire le reflet de sa bonté et de sa douceur infinies, et la lumière de sa face ».
C’est à propos de cette transformation que saint Paul dit : « Mes petits enfants, vous que j’enfante dans la douleur jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous ».
Faisons notre possible pour aider nos jeunes à acquérir une autonomie spirituelle, une vie de prière profonde et personnelle pour que l’Esprit saint soit présent dans leurs vies et les inspire. Les bases, les repères de la vie chrétienne ne peuvent être qu’une grande aide pour nos jeunes pour avancer dans la vie.
Que le Seigneur vous bénisse et que le Saint-Esprit vous inspire !
Par le père Jean-Pierre Cornic, lors d’une réunion entre responsables de la catéchèse en paroisse.
Références :
- CEC : Catéchisme de l’Église Catholique
- Luc 5,17 ; 6,19 ; 8,46.
- Jérôme Fourquet : L’Archipel français : dans 20 ans, il n’y aura plus de prêtres en France, statistiques à l’appui !
- De l’Higoumène (père Abbé) Chariton, abbaye de Bellefontaine, spiritualité orientale, n°18, pour découvrir la prière de Jésus, la prière du cœur qui est une aide efficace pour acquérir une relation personnelle avec le Seigneur Jésus. C’est une prière très simple qui vient directement des évangiles : « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, prends pitié de moi ».
- Père Matta El-Maskine. Conseils pour la prière, Parole et silence, p. 52.