C’est par sa personne, sa parole et ses actes que Jésus rejoignait ses contemporains. Alors il les enseignait e leur parlait du Royaume de Dieu. Ce message vous parvient alors que j’ai la joie d’animer, avec deux couples de Chartres, la retraite des familles au foyer de charité de Tressaint. Ce lieu de paix nous offre de beaux espaces de prière, en plein air comme dans les diverses chapelles. Nous sommes loin des bruits du monde, non pas pour nous isoler mais pour puiser à la source l’eau vive qu’est la Parole de Dieu et que transmettent les sacrements. De nombreuses familles sont présentes. Les enfants et les adolescents bénéficient d’un programme spécial. Chaque repas est en silence, accompagné de musique choisie. Le calme règne et tout est propice à l’intériorité, même les smartphones sont en mode avion dans les chambres. Les participants montrent un profond désir de vie spirituelle et nous sommes là pour les soutenir en vivant nous-mêmes à l’écoute de la Parole de Dieu.
Les jours de vacances avancent. Je pense aux scouts, filles et garçons, qui vivent de magnifiques camps. Que de souvenirs personnels dans le scoutisme ! À Chartres, une première école de prière a rassemblé soixante jeunes très désireux d’apprendre cette merveilleuse relation que permet la prière avec notre Seigneur Jésus-Christ. Puis d’autres ont pris leur vélo pour un nouveau camp-VTT. Là aussi, la place du Seigneur est au centre du projet et ces jeunes découvrent comment écouter Dieu nous parler par les enseignements, les prières communautaires, la médiation de la Parole ou le silence de la nature. Ces lieux sont des écoles de vie, des tiers-lieux dit-on aussi, pour que ces jeunes grandissent en autonomie, en responsabilité, en talents personnels, en sens du service et qu’ils expérimentent que la joie est partagée quand le choix de la vie ensemble est posé. Bravo à tous les animateurs et organisateurs de ces merveilleux projets.
Pour que notre Église continue à former des jeunes, nous avons besoin de formateurs et de bénévoles compétents. Dans mon dernier message, je vous disais fermement que les chrétiens doivent se réveiller, redonner vie à la foi reçue au baptême, choisir d’aller de l’avant. Une nouvelle génération attend de nous, les adultes, que nous lui proposions un chemin de vie. Ainsi, nos écoles catholiques sont-elles aussi des lieux de mission importants. Que faisons-nous pour la jeunesse, comment l’accompagnons-nous ? Comment lui ouvrons-nous un avenir et une espérance ? Quand lui témoignons-nous du Christ ressuscité, source de la vie ? Quand lui offrons-nous une Bible pour que ces jeunes découvrent les mots qui révèlent le plan d’amour de Dieu ? Nous constatons la perversité des réseaux Internet et l’addiction aux écrans. Nous voyons ces parents qui donnent à un enfant de deux ou trois ans leur smartphone pour avoir la paix et qui préparent ainsi la guerre qui viendra bientôt. Folie et inconscience ! Oui TikTok et Instagram sont mille fois plus consultés que les évangiles. Ce sont les nouveaux dieux, impurs, violents et séducteurs, abrutissant ces jeunes, l’écran à portée de la main, et qui ne dorment plus la nuit. Heureusement sur ces mêmes réseaux, des jeunes témoignent de leur rencontre avec Jésus-Christ et encouragent à lire la Bible.
Dans nos écoles catholiques en Eure & Loir (je ne veux pas prendre position pour les autres diocèses de France), nous réfléchissons à nos engagements pour donner toutes leurs chances à ces enfants. Les parents nous font confiance et savent que leurs enfants seront bien suivis. Mais annonçons-nous Jésus-Christ à tous, chrétiens ou non ? Si une école est catholique, elle est là pour être le lieu du témoignage que « Jésus est le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). Tous les acteurs de nos écoles doivent en être conscients, et le choisir résolument. Ceux qui ne le souhaitent pas peuvent s’engager dans l’école publique qui n’offre pas de chemin spirituel. Nous devons faire un choix, pas seulement en faveur de valeurs, mais en faveur du Dieu de Jésus-Christ qui nous ouvre à l’espérance. Nous pouvons offrir à ces enfants et ces jeunes un sentiment de fierté et un chemin de réussite, en accueillant tout enfant et en supprimant les barrières sociales, notamment par le choix d’une tenue commune pour tous. La tenue vestimentaire est la première chose que l’on voit de l’autre et devient régulièrement cause de jugement sur autrui et de possible harcèlement ou encore de frustration chez le jeune qui n’a pas les moyens de s’offrir les vêtements de marque si dispendieux. Une tenue commune coûte moins cher et supprime la peur du regard d’autrui qui juge. Personnellement je suis favorable à la tenue commune appelée aussi uniforme. Dans les écoles catholiques américaines et anglaises, asiatiques ou encore africaines, les écoliers sont fiers de la porter et d’être considérés comme membres d’une entité qui les accueille et leur transmet un art de vivre selon une foi qu’ils ne renient pas. Dans les écoles du réseau « espérance banlieue » comme l’école la Cordée à Roubaix, l’enfant reçoit publiquement sa tenue après un mois d’observation et devient alors pleinement membre de son école, responsable de son attitude devant les autres. Soyons audacieux pour notre jeunesse, pour notre pays, pour notre monde car cette jeunesse ne peut jamais être réduite à ces bandes de casseurs, quelques milliers, quand des millions recherchent un avenir et travaillent au mieux dans le respect des autres, qu’ils soient blancs, noirs et toutes les teintes entre les deux. Au nom du Christ, nous devons espérer en tous ces enfants et adolescents que le Saint Esprit nous confie, avec amour et exigence, justice et vérité avec le regard de Jésus. Il faut du courage et ensemble nous l’aurons.
Ce matin, je voyais comment les charpentiers qui préparent les fermes en chêne pour la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris travaillent à la hache pour ébarber et tailler les poutres immenses. D’un geste rythmé et majestueux, très habilement pour ne pas couper de travers mais au contraire pour suivre le fil du bois et ses veines, ils progressent. Sur le moment, nous pourrions penser que des machines seraient plus rapides, mais reprendre les gestes traditionnels procède d’une noblesse remarquable. Et alors j’ai imaginé la sainte famille de Nazareth, saint Joseph, la Vierge Marie et leur enfant Jésus, dans le secret de leur foyer, près du feu le soir ou à l’atelier en journée. Combien cette vie faite de silences et d’échanges, de psaumes chantés en araméen, de bienveillance et de services rendus, de rires aussi, devait satisfaire l’attente profonde de leur cœur en quête de sainteté et d’union à Dieu. La Sainte Famille demeure un modèle vers lequel tendre si nous savons la contempler dans sa dignité et sa foi. Comment nous laisser inspirer par elle en ces semaines estivales ? Comment vivre les uns avec les autres chaque journée pour qu’elle soit l’espace d’un bien-être tout rempli de joie spirituelle et humaine ? Essayons peut-être de ne pas vivre les vacances au rythme fou des jours de travail. Je me rends bien compte que cela vaut aussi pour moi, je tente de me corriger.
Aussi, je vous invite à reprendre l’angélus, cette belle prière qui rappelle l’incarnation, la venue par le oui de Marie du Verbe divin parmi nous. Le cœur du dogme chrétien est la présence de Dieu par Jésus dans notre humanité. N’est-ce pas merveilleux ? Sainte Thérèse de Lisieux écrivait juste avant sa mort : « je ne peux craindre un Dieu qui s’est fait si petit ». Lui l’infiniment grand et puissant s’est fait proche pour nous sauver du péché et nous promettre l’éternité. Prions donc ensemble en méditant ce grand mystère.
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie, ….
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie…
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie…
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen.