#107 « Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube, et là il priait. »

Dimanche dernier, je suis rentré du Gabon plus tôt que prévu et je vous donnerai dans mon prochain message quelques échos des rencontres avec ceux qui m’ont si bien accueilli. Je vous invite donc à la patience, comme pour « un bon agneau de sept heures », il faut savoir attendre. Avant de continuer à vous parler des sacrements, vous ayant déjà présenté le baptême puis l’eucharistie, j’aimerais ajouter quelques considérations sur la communion et l’envoi.

À la fin de la messe – pour les fidèles qui ne sont pas déjà partis préparer leur repas dominical – est donnée la bénédiction. Bénir, c’est demander du bien sur les fidèles, c’est solliciter Dieu de nous combler de ses grâces. Cette prière puise dans les Saintes Écritures ses formules liturgiques. Saint Paul utilise à la fin de ses lettres des salutations qui étaient incluses dans les prières communes des premières assemblées chrétiennes. « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. » (1Th 5,28) ou encore « Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus Christ d’un amour impérissable. » (Eph 6,23-24) Et aussi « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous. » (2Co 13,13) Nous retrouvons ces formules lors de la messe. Elles sont merveilleuses et appellent la paix et la joie pour tous les fidèles.

Comment ne pas repartir chez soi avec la force du Seigneur après une telle bénédiction ? Si chacun de nous est transporté par la puissance divine qui émane de la Sainte Trinité, alors qui craindre ? Le Seigneur habite la vie du chrétien qui a communié. Celui-ci est envoyé « allez dans la paix du Christ. » En latin, on dit « ite missa est ! » ce qui veut dire « allez, la messe est dite ». Cela vient du participe passé missus, soit envoyé. Chacun est envoyé vers le monde porteur du Christ. Nous comprenons que dès la réception du Corps du Christ, étant nous-mêmes transformés par sa présence, nous partions l’offrir au monde. Jésus désire instamment sortir de nos églises pour rencontrer les âmes qui sont en attente de le connaître. Quand la messe s’achève, le sacrifice eucharistique continue par la diffusion de ce don. Tout fidèle devient son ambassadeur. Saint Paul dit aux fidèles qu’ils brillent comme des lumières, car ils sont porteurs du Christ et de son Évangile.

Comment cela advient ? Le Corps du Christ c’est l’Amour divin, sa propre vie, donné humblement par l’hostie. Celle-ci véhicule tout l’amour, l’être même de Dieu et, par sa diffusion, se réalise la communication de la vie divine. La Charité est l’échange d’amour au sein de la sainte Trinité qui sort d’elle-même pour habiter et se répandre dans toute l’humanité. Elle procède certes par divers chemins, mais l’eucharistie en est la voie éminente.

Réfléchissons un moment au geste de la communion eucharistique. L’Église le réserve à ceux qui ont reçu le baptême, qui ont fait leur première communion et qui sont en « état de grâce ». Cette expression qui peut réveiller des souvenirs anciens du catéchisme semble être oubliée aujourd’hui. Toutefois, elle ressort dans le discours profane pour parler de quelqu’un qui est porté par le succès ou le talent, par exemple dans son rôle politique. Dans la vie de foi, que veut dire être en état de grâce ? Cela signifierait-il que nous pourrions ne pas l’être ? Que nous dit la Tradition de l’Église ? Cet état est celui de l’âme pardonnée, graciée par Dieu. En effet, cet état de grâce se perd par le péché mortel. Heureusement il peut être pardonné par la confession sacramentelle. Mais, me direz-vous, qu’est-ce qu’un péché mortel ? C’est une désobéissance à la loi divine par laquelle on manque gravement à ses devoirs envers Dieu, envers son prochain et envers soi-même. Il faut cependant comprendre que la gravité du péché dépend certes de la matière donc de la nature de l’acte mauvais commis mais aussi de la réelle et libre volonté de commettre ce péché associée à la conscience que cela est mauvais. Il peut arriver que l’on ignore que ce que l’on fait soit mal. Comme il peut arriver que le mal que l’on fait, tout en sachant que c’est un mal, on le fasse soumis à une pression telle que sa propre liberté en soit altérée. Heureusement l’Écriture nous enseigne que là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. Il n’est donc pas de péché qui ne puisse être pardonné, si le pénitent s’en repent vraiment et change sa vie. « Va et ne pèche plus » dit Jésus à la femme adultère, signifiant ainsi combien grande est sa miséricorde.

Nous voyons que la recherche du bien doit être la motivation de nos choix pour demeurer dans la lumière : « Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien. » (Rm 12,9) Saint Paul reprend l’événement de la sainte Cène et décrit comment Jésus institua l’eucharistie. Il est bouleversé par la profondeur de la communion. Aussi, il se permet d’éduquer ses correspondants : « Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur. » (1Co 11,27-29).

Habités par la présence du Saint Esprit, nous comprenons que le vrai chemin est dans la fidélité à la Parole et notre engagement dans la charité. Communier portera du fruit en nous proportionnellement à l’espace intérieur que nous offrons à la grâce divine. Fondamentalement nous savons que la recherche et la réalisation du bien nous rendent heureux. L’Esprit Saint désire nous entraîner sur ce chemin. À chaque communion, le Christ vient refaire son alliance avec nous. Si nous communions, avançons-nous avec le cœur ouvert, en faisant le choix de suivre le Christ, avec la détermination d’être son disciple et la volonté d’aimer au-delà du raisonnable.

La communion eucharistique est un cadeau merveilleux. La Vie divine nous y est transmise. Elle ne peut pas être reçue de manière superficielle comme parfois chez certains – heureusement ils sont rares ! – qui viennent occasionnellement à la messe, sans tenir compte du précepte dominical, et qui communient sans prendre conscience que, sous les apparences du pain c’est bien le corps du Christ, le don le plus précieux, qu’ils reçoivent. Parfois nous choisirons de nous faire bénir en venant les bras croisés sur la poitrine, dans un acte d’humilité, pour implorer la miséricorde divine et trouver la force pour convertir ce qui est encore obscur en nous, dans l’attente du pardon sacramentel. Ce sera une étape à la suite du Christ. Jésus sait comment nous prendre par la main pour nous aider à marcher vers Lui. Le Seigneur accueille toute personne qui le supplie « enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. » (Ps 24,4-5)

En ces jours, nous pouvons renouveler notre regard sur ce don incroyable pour entrer dans l’émerveillement tout en comprenant combien c’est un acte grave et sérieux. À l’heure où je vous écris ces lignes, nous ne savons rien d’un confinement possible. Donc de ce qui peut arriver pour les célébrations et le culte. Espérons toujours que nous sera donné le Christ dans sa sainte eucharistie. Quoi qu’il se passe, cultivons ce désir de le recevoir, et Lui viendra à nous dans le secret de nos cœurs.

Maintenant je vous bénis au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Prions Notre-Dame du Sacerdoce dans nos foyers. Nous pouvons persévérer dans cette prière. Le Seigneur l’exaucera. Notre Espérance ne peut pas fléchir car elle est un don de Dieu.

Vierge Marie,

Mère du Christ Prêtre,

Mère des prêtres du monde entier,

Vous aimez tout particulièrement les prêtres,

Parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils unique.

Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,

Et vous l’aidez encore dans le ciel.

Nous vous en supplions, priez pour les prêtres,

Priez le père des cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson.

Priez pour que nous ayons toujours des prêtres,

Qui nous donnent les sacrements,

Nous expliquent l’Évangile du Christ,

Et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.

Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père,

Les prêtres dont nous avons tant besoin,

Et puisque votre cœur a tout pouvoir sur lui,

Obtenez-nous, ô Marie,

Des prêtres qui soient des saints.

Amen.

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