#328 « Un conclave, une intention de prière pour un événement unique ! »

À la suite des funérailles du Pape François, inhumé dans la Basilique Sainte Marie Majeure, nous sommes en attente de l’élection du futur pape. Environ cent trente cardinaux sont électeurs et se retrouveront au Vatican dans la chapelle Sixtine, « sous clé », et sans contact aucun avec les gens dehors, pour le temps nécessaire aux votes. Le pape saint Jean-Paul II avait précisé les modalités du conclave par un texte édité en 1996 sous le nom Constitution apostolique Universi Dominici Gregis. Le secret des tours de vote restera entier, la majorité à obtenir étant des deux tiers des cardinaux présents. Lorsque le pape sera choisi et qu’il aura donné son assentiment au choix de ses pairs, une fumée blanche indiquera aux fidèles que nous avons un pape, selon l’expression latine habemus papam proclamée au balcon de la basilique Saint-Pierre. Face à l’immense responsabilité du futur élu, on peut comprendre que le discernement soit si délicat à poser que chaque vote se fera avec une main tremblante. 

Les pronostics sortent partout dans la presse. Cependant, si nous imaginons que les cardinaux plus connus et les plus en responsabilité à la curie ont certaines chances d’être élus, le Saint Esprit pourrait appeler un outsider capable de donner à l’Église un élan nouveau en vue de la mission. La vision du Pape François demeurera présente car il a nommé de nombreux cardinaux qui sont dorénavant électeurs avec qui il a voulu une Église proche des périphéries, attentive aux peuples fragiles et pauvres, et ouverte à un dialogue fraternel avec les cultures non chrétiennes. Nous devons prier intensément puisque la personnalité qui assumera cette charge si lourde marquera certes l’Église catholique mais aussi en sera l’ambassadeur pour les hommes à l’extérieur de l’Église. 

Heureusement, nous sommes dans le temps pascal et c’est un temps de fête, celui de la résurrection de Jésus-Christ. Les couleurs des vêtements liturgiques sont le blanc et l’or, couleurs de la lumière et du feu, rappel de l’amour victorieux de la vie sur la mort. Aussi, lisons-nous un récit fort précieux écrit par saint Luc, un disciple des apôtres qui reçut d’eux et de la Vierge Marie les faits et les enseignements de Jésus en vue de la rédaction des Actes des apôtres. Ce livre comporte vingt-huit chapitres qui commencent par l’Ascension de Jésus montant au ciel dans la Gloire de Dieu le Père, retrouvant ainsi le rang qui est le sien, un rang divin. Il s’achève par la captivité de saint Paul à Rome et sa prédication destinée à ceux qui viennent le visiter : « il annonçait le règne de Dieu et il enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec une entière assurance et sans obstacle » (Act 28,31). Ce livre du Nouveau Testament est un vrai roman rassemblant des aventures humaines, faites de voyages, de rencontres merveilleuses et aussi d’échecs, de violences et de naufrages, d’arrestations et de jugements, de libérations miraculeuses et d’assemblées de louange durant lesquelles on célèbre la « fraction du pain », en quelque sorte les premières eucharisties. Des hommes et des femmes se rencontrent, voyagent et fondent des communautés, ils partagent temporairement une mission commune, enseignant et guérissant par le saint Nom de Jésus, puis ils se séparent pour aller là où l’Esprit les conduit. La mort violente les guette, les condamnations arrivent parfois à cause de la jalousie et des incompréhensions. Il est difficile et risqué d’être témoin de Jésus, en partant sans sécurité ni argent. Cela donne pourtant le témoignage le plus méritant, puisque ces premiers chrétiens ne peuvent se fonder que sur la providence divine pour trouver un gîte et recevoir leur nourriture. 

J’aimerais vous encourager à lire les Actes des Apôtres, en commençant dès que possible. Vous découvrirez de nombreux personnages sympathiques, d’autres un peu moins, car la trahison peut advenir ! Vous lirez comment les apôtres se sont rassemblés en synode à Jérusalem pour répondre aux questions concrètes pour lesquelles Jésus n’a pas fait d’enseignement durant sa vie publique, comme la consommation de la viande venant des animaux sacrifiés dans les temples païens, ou encore la nécessité de la circoncision pour les nouveaux convertis venus de la société romaine non juive. Dans le premier cas, il fut dit que consommer cette viande ne pouvait pas signifier une participation à ces cultes mais que l’acte de la manger choquerait des membres plus faibles et les moins avertis de la communauté chrétienne, en raison de quoi s’abstenir était préférable. Et pour le second cas, Pierre affirma clairement que la circoncision des hommes ne pouvait dorénavant être exigée puisque, pour lui, c’est le cœur qui doit être circoncis afin de vivre dans la lumière des enseignements de Jésus transmis par les évangiles. 

Il est impossible de vous résumer cet écrit dans toute sa richesse, il est une parole vivante inspirée par l’Esprit et c’est bien l’Esprit qui décode le contenu écrit pour nous révéler le message qui y est préparé par Dieu pour chacun de nous. Ce récit invite à la louange et à la joie, comme celle de Paul et Silas emprisonnés qui louent Dieu la nuit, les pieds enfermés dans des blocs en bois. Les autres prisonniers les écoutent avec intérêt, jusqu’à ce que la prison tremble et que les liens se détachent, que les grilles s’ouvrent, et que Paul et Silas se retrouvent libres à la stupéfaction du gardien qui finalement demande d’être instruit dans la foi en Jésus-Christ en vue de son baptême. La louange est une arme puissante de libération face aux misères et aux offenses. C’est une prière qui nous décentre et nous ouvre à la joie du Ciel. Un psaume dit : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres. Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête ! (Ps 33,2-3) » Saint Paul puisant dans sa tradition juive écrit aux Colossiens « instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres en toute sagesse ; par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance » (Col 3.16). Ce livre nous invite aussi à l’audace missionnaire pour que nos contemporains découvrent le Christ. Rappelons le commencement de l’encyclique Evangelii Gaudium du Pape François : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. » La question à se poser est celle-ci : voulons-nous que nos proches vivent cette joie par la rencontre de Jésus ? Si oui, ne sommes-nous pas chacun par notre baptême prêtre, prophète et roi, ainsi appelé à être « disciple-missionnaire » ? pour reprendre encore une expression chère au pape défunt. 

L’Église catholique est en mouvement, les demandes de baptême et l’arrivée de nombreux jeunes gens le montre à notre grande surprise. L’Église est conduite par l’Esprit que nous pouvons invoquer souvent par des chants et des hymnes inspirés en nous laissant mener par lui. Faisons-le chaque jour en demandant que soient guidés nos cardinaux lors des votes. Mais aussi, par la puissance du Saint-Esprit, demandons la paix pour les pays en guerre. Le temps pascal pourrait être un temps de réconciliation entre les peuples. Cela est possible et notre prière est la clé pour bousculer les dirigeants afin qu’ils se concertent pour choisir le bien des peuples. 

Nous prions Dieu le Père avec la confiance des enfants de Dieu : Notre-Père

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Votre intention sera confiée à la prière des sœurs de Saint-Paul de Chartres.