#341 « Un million de jeunes catholiques à Rome à la rencontre du pape Léon. »

Quelle joie que ce grand jubilé des jeunes voulu par le pape François et vécu avec le pape Léon XIV ! C’est le signe d’une merveilleuse espérance pour l’Église certes, mais aussi pour les jeunes adultes de notre temps. Ces jeunes venus des quatre coins du monde se retrouvent unis par le Christ. L’espérance est un don de Dieu qui ne peut pas nous être enlevé. Si certains ont prédit la mort de Dieu, Dieu est là, vivant en Jésus-Christ. Ces jeunes viennent louer, adorer, bénir, écouter, célébrer le Seigneur. Nous attendons avec impatience les mots du saint Père qui nous encourageront assurément pour la mission, partout dans le monde et pour nous dans le diocèse de Chartres. Face à une culture de mort dénoncée par saint Jean-Paul II, la vie est forte et sacrée. Elle est un don de Dieu. Nul ne nous l’arrachera à condition que nous lui soyons fidèles. 

Ainsi notre espérance s’entretient par des actes d’espérance vécus avec charité envers nos prochains. Le psalmiste dit : « de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? » (Ps 26,1). Nous marchons en présence du Seigneur gardés par ses anges, accompagnés par l’intercession des saints, soutenus par Notre-Dame, la Vierge Marie. L’Espérance croît quand elle est annoncée, à l’inverse l’angoisse croît quand elle est propagée par les messages inquiétants des médias. La force de la foi est comme la lumière allumée sur le lampadaire qu’aucune obscurité ne peut éteindre. Celui qui n’étouffe pas l’espérance marchera dans la lumière à la suite du Christ. À Paray-le-Monial, lieu de sessions d’été qui rassemblent de nombreux chrétiens, j’ai vu cette espérance dans le regard de tant de frères et de sœurs avec qui j’ai vécu cinq journées. La fraternité y était vivante, incarnée par les partages et l’écoute mutuelle, renforcée par les prières communes, célébrée lors des eucharisties. La Parole de Dieu trace son chemin dans les cœurs qui sont à son écoute pour la mettre en pratique. En sommes-nous suffisamment imprégnés ? Ne serait-ce pas aujourd’hui le temps d’ouvrir les évangiles, et de les méditer ?

La fraternité est la forme que prend la communion en Dieu. Dans ses lettres pastorales, l’apôtre Paul parle de l’importance de la communion. Par expérience nous savons que la communion nous offre du bonheur. Saint Paul l’exprime ainsi : « S’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion » (Ph 2,1). Ne souffrons-nous pas quand l’esprit de division fait son œuvre de malheur ? Prions le Père du Ciel afin que nous soyons un seul cœur et une seule âme, comme Céline Martin le disait d’elle-même et de sa sœur sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. C’est le Christ qui nous donne cette unité. Nous pourrions en rêver pour notre société. Pour aller vers celle-ci, ne nous faut-il pas une vraie source, une cause première ? Dans une grande famille, ce peut être l’amour des grands-parents qui savent réunir autour d’eux leur descendance. En société, si nous pouvons nous sentir unis par exemple lors de la victoire d’une équipe de sport, la communion reste difficile voire impossible : l’individualisme et l’esprit partisan, bien souvent, sont plus fort que le désir d’unité. 

Jésus élève nos regards en nous montrant que nous appartenons au même corps qu’est l’Église. Saint Paul promeut l’amour, car l’amour n’est pas qu’un sentiment mais le fruit d’un choix volontaire en vue du bien de ceux avec qui nous partageons du temps et des projets. Paul nous parle d’affection et de compassion. Comment exprimer cela ? Certains parmi nous ont pu en manquer dans leur jeunesse. Manifester une telle attitude n’est pas inné. Cependant nous apprenons à entrer dans une authentique compassion, à avoir de l’affection, en nous mettant à l’écoute du Christ et de ses enseignements, dans nos communautés et nos familles. Parfois ne faut-il pas se faire un peu violence pour aller vers une personne, la rejoindre et entrer en communion, l’écouter voire la toucher par quelques gestes chastes, notamment les personnes plus âgées ? Vivre en plein accord sera un défi mais nous progressons sur cette voie. Comment ferons-nous ? À l’école de la Vierge Marie, dans l’humilité et l’écoute, la bienveillance et l’accueil. À la crèche, elle accueillit d’abord les pauvres et les simples, les bergers et leurs troupeaux, puis les riches et les puissants, ces mages venus d’Orient. Marie leur permet de s’approcher de Jésus, nouveau-né, et s’émerveilla sans doute de voir qu’il permettait, par le respect que lui témoignaient des personnes si différentes, une belle et réelle communion. 

Cette communion, saint Paul écrit qu’elle sera source de grande joie pour lui. Son texte continue avec ces mots : « alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité » (Ph 2,2). Plus nous serons en présence de Jésus animé par son Saint Esprit, source de l’amour, plus l’amour existera et nous comblera. Ce même cœur n’est-il pas celui que Dieu promettait par la voix du prophète Ézéchiel, soit un cœur nouveau fait de chair pour remplacer notre cœur de pierre ? Mais qu’est-ce que ce cœur de pierre ? C’est celui qui peine à aimer car il est blessé par autrui et par des expériences affectives difficiles ou même désastreuses, qui se ferme par peur de se montrer vulnérable, qui ne se laisse plus approcher car il a connu l’expérience de la souffrance. Nous ne pouvons pas nous façonner un cœur neuf par nous-mêmes, mais Dieu le promet par l’action de l’Esprit qui nous éduque avec délicatesse et tendresse. C’est pourquoi, nous pouvons demander à l’Esprit Saint de venir aimer en nous. Pouvons-nous nous livrer à l’amour afin que sa grâce fasse son œuvre en nous ? Osons un pas dans cette direction et nous serons bénis. 

Pour répondre aux dires de Paul, certains diraient volontiers qu’ils ne recherchent ni la gloriole ni la rivalité. Pourtant nous nous comparerons ou nous comparerons nos talents. C’est un orgueil mal placé qui conduit à des tristesses, la comparaison suscitant le poison de la rancune. Au contraire, réjouissons-nous des talents des autres personnes, faisons notre possible pour qu’ils servent au bien commun. Cherchons dans nos communautés à proposer à tout fidèle un espace propice à ses talents. Le partage des responsabilités est une source de communion et souvent d’admiration. Chacun grandit en usant de ses talents et toute la communauté en profite. Saint Paul ajoute « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres » (Ph 2,4) C’est une voie d’excellence qu’il propose. Être préoccupé de ses propres intérêts ne fait pas grandir, n’enrichit pas sa propre intelligence. La richesse vient des autres lorsque j’accueille leur expérience et leur savoir-faire, lorsque j’écoute avec attention leur point de vue. Cela se vérifie dans toutes nos relations, conjugales, amicales et sociales. Personnellement je dois beaucoup aux personnes qui m’accueillent pour échanger sur toutes les questions de société ou d’Église. Mais je reçois encore plus lorsque c’est la Parole de Dieu, l’Évangile ou les lettres pastorales des apôtres comme celles de saint Paul qui éclairent mon discernement et mes pensées. Nous ne pouvons pas ignorer les Saintes Écritures en ces jours de tensions politiques. Comme j’aimerais que tous nos décideurs soient de fidèles lecteurs des récits bibliques afin que l’Esprit Saint suscite par eux de sages propositions politiques et économiques pour le bien de tous les êtres humains. Sans cette source de sagesse, le monde ira possiblement au désastre tellement mis à mal par la quête du pouvoir et de l’argent. Résistons à ce processus désastreux par notre fidélité et nos engagements courageux, en vue d’un monde de paix où chacun trouvera un avenir et une vie de communion. En effet Jésus dit « bienheureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9).

Je vous propose de prier et de croire que la foi est la réponse pour sauver chacun du mal et du péché. Prions chaque jour, avec fidélité pour nourrir notre foi et être les témoins heureux du Christ. Nous vivrons en communion. Quelle joie d’avancer vers ce monde nouveau soutenu par notre pape Léon XIV durant ce magnifique jubilé des jeunes.

Notre Père

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