#229 «Jésus vit en moi et je ne le savais pas !»

En ces mois de mai et juin, nous vivons des célébrations magnifiques puisque de nombreux fidèles, environ quatre cents, ont demandé le sacrement de confirmation. Mais la Pentecôte continue au-delà de la fête durant le temps liturgique ordinaire. Quelle joie de voir ces jeunes et ces adultes avancer vers l’autel pour être oints du saint Chrême et recevoir la grâce d’une vie dans l’Esprit Saint. Nous espérons que, demain, ils seront ceux qui soutiendront l’élan missionnaire de nos paroisses, qui susciteront des vocations sacerdotales et religieuses, qui assureront la gestion de notre diocèse. Ensemble, nous croyons en Dieu et le proclamons Seigneur de nos vies.

Saint Paul écrit dans sa lettre aux Corinthiens : « personne ne peut dire Jésus est Seigneur sinon dans l’Esprit Saint » (1Co 12,3). En effet, pour nous qui confessons la foi catholique, il ne s’agit pas d’avoir une opinion sur la personne de Jésus, tel un héros de l’amour ou de la compassion, mais de croire qu’il est vrai Dieu et vrai homme. Cela est possible lorsque l’Esprit Saint qui est Dieu atteste en nous la véracité de l’identité de Jésus. L’Esprit Saint dévoile la vérité tout entière sur la personne divine de Jésus. C’est ainsi que toute personne qui ne vit pas à l’écoute de l’Esprit ne comprend pas et parle de Jésus comme d’un simple humain qui fit le bien là où il passait.

Pour entendre ce message et le faire sien, il est nécessaire qu’il soit proclamé par la voix des croyants et c’est en vérité la vocation merveilleuse de ceux et celles qui reçoivent le sacrement de la confirmation. Quelques-uns diront peut-être qu’ils ne sont pas encore prêts voire pas capables : mais il ne s’agit pas de cela ! Le sacrement n’est pas une récompense au terme d’un parcours achevé, mais le lancement dans l’aventure de l’annonce du Royaume révélé par Jésus. Si nous avons reçu ce sacrement, malgré nos pauvretés, si nous ne reculons pas devant l’obstacle, si nous travaillons avec zèle les textes de l’Écriture sainte, nous aurons en nous la lumière pour porter témoignage « à toutes les nations » venues se retrouver sur le sol de France. Y sommes-nous déterminés ? Là est la question. Demandons-en la grâce au Saint Esprit. Dieu ne refuse pas son Esprit car Jésus dit « le Père ne refuse pas d’envoyer l’Esprit à ceux qui le lui demandent. (Lc 11,13) ». Cette parole est claire ! Le Père désire ce don spirituel pour chacun.

C’est pourquoi, comme on le lit dans le récit de la Pentecôte dans lequel on voit les juifs venus en pèlerinage à Jérusalem être bouleversés par les merveilles entendues, nos contemporains du XXIe siècle pourront dire « tous nous les entendons parler des merveilles de Dieu » (Act 2, 11). Puissent les barrières de la timidité et du respect humain tomber pour que la bonne nouvelle soit connue. La grâce peut davantage. Elle rend confiants ceux qui sont timides, elle donne la parole aux petits dont le témoignage est puissant, elle force l’écoute quand le langage parle du cœur de Jésus empli d’amour.

Ce merveilleux don du Saint Esprit que Jésus offre aux apôtres dès le soir de la Résurrection quand il les retrouve et leur dit « recevez l’Esprit Saint » est intimement lié au don de la miséricorde. En effet Jésus ajoute aussitôt « à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés » (Jn 20,23). L’Esprit est l’amour divin qui pardonne et conduit à nouveau à la communion divine ceux qui se sont séparés de Dieu par leur péché. Dieu est miséricorde et son désir, par le ministère de l’Église, est la conversion des pécheurs – nous tous – qui s’opère par la Miséricorde. Alors recevant le Saint Esprit, les chrétiens pleinement initiés par les trois sacrements sont rendus aptes à pardonner et à se pardonner. Le monde est transformé car cela crée une vague d’amour et de guérison des relations humaines, depuis le cercle familial intime jusque entre les peuples et les nations. Afin que la paix advienne et que les guerres cessent, nous prions en suppliant pour la conversion des personnes, surtout de nos dirigeants.

Du côté transpercé de Jésus ont coulé du sang et de l’eau. Le Cœur de Jésus s’est laissé percé par la lance. La vie s’est encore écoulée quelques instants alors qu’il était mort. Dans sa mort, le cœur sacré de Jésus a encore parlé à ceux qui entendaient comme ce centurion romain qui s’écria « vraiment cet homme était fils de Dieu » (Mt 27,54). Depuis l’Église est entrée dans la contemplation de son cœur. Le catéchisme dit que « la prière de l’Église vénère et honore le Cœur de Jésus, comme elle invoque son très saint Nom. Elle adore le Verbe incarné et son Cœur qui, par amour des hommes, s’est laissé transpercer par nos péchés. » (CEC 2669) Par cette contemplation du don de Jésus, celui qui prie saisit peu à peu de quel amour Dieu nous a aimés en nous donnant Jésus, et il comprend mieux qui est ce Jésus qui s’offre par une telle action d’abandon entre les mains des hommes. Le catéchisme ajoute « Seul le cœur du Christ qui connaît les profondeurs de l’amour de son Père, a pu nous révéler l’abîme de sa miséricorde d’une manière si pleine de simplicité et de beauté. » (CEC 1439)

La dévotion du Sacré-Cœur n’est pas une option liée à une sensibilité particulière, elle appartient au trésor de l’Église qui y voit la merveille de l’économie du salut offert à tous, dans une société déboussolée par la mort, tentée par le suicide, qui voudrait se débarrasser des vieux par l’euthanasie et des enfants par l’avortement. Quel paradoxe révèle l’actualité : les bébés qui étaient dans le ventre de leur maman lors du terrible attentat de Nice qui fit tant de morts peuvent se porter partie civile au procès. Or l’IVG est pratiquée en niant l’existence comme personne humaine à ce petit être vivant et bien humain lorsque l’on veut l’éliminer. Oui, le bon sens est nié lorsque l’on veut justifier des choix inhumains qui ne respectent plus les droits fondamentaux de l’homme, le droit de vivre et d’être élevé par ses parents, son père et sa mère. Dans la contemplation du mystère de l’amour divin révélé par le cœur de Jésus, on revient au réel, au plan de Dieu et à la vocation reçue de tout homme : aimer et servir.

Le chemin spirituel consiste à ajuster notre cœur humain aux battements du Cœur de Jésus. Dans le sein maternel, l’enfant entend battre le cœur de sa maman. Les scientifiques ont découvert que des cellules de l’enfant circulent dans le sang maternel et demeurent très longtemps dans son corps. On trouve les cellules de l’enfant dans le corps maternel des années après la naissance. Par la grossesse, mère et enfant sont définitivement liés.

Dans la vie spirituelle, nous sommes liés à Dieu le Père par Jésus. Quand Paul dit « c’est Jésus qui vit en moi » (Gl 2, 20), dit-il autre chose que cela ? Quand saint Augustin dit « je te cherchais au-dehors et tu étais en moi », ne parle-t-il pas de la même réalité ? Le Cœur de Jésus brûlant d’amour nous marque d’un sceau qui ne partira plus et notre âme ne peut que se languir de retrouver le bien-aimé car auprès de lui est sa joie. C’est l’expression de la bien-aimée dans le Cantique des cantiques qui ne se lasse pas de rechercher l’être aimé. Dans un premier temps, elle dit « sur mon lit, la nuit, j’ai cherché celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. » (Ct 3,1) et quand elle le retrouve « j’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas. » (Ct 3,4). Alors c’est la joie de la communion exprimée ici par des mots tendres et sensuels « Ah ! Que tu es belle, mon amie ! Ah ! Que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes au travers de ton voile. » et « Tu as blessé mon cœur, ma sœur fiancée. Tu as blessé mon cœur, d’un seul de tes regards, d’un seul anneau de ton collier. » (Ct 4,1.9) Je vous encourage à relire ce poème dans lequel saint Bernard de Clairvaux discernait la quête de l’âme pour Jésus son bien-aimé. Cet élan amoureux exprime pareillement le désir des personnes consacrées dans le célibat pour le Royaume ; Jésus devient l’époux à qui donner sa vie et de qui recevoir la vie.

Nous pouvons prier ensemble. Nous formons une chaîne de prière et je vous propose de faire suivre cette page écrite pour vous à vos amis. Tous peuvent s’abonner en cliquant sur le lien sous la photo.

Prière au Sacré Cœur de Jésus de saint Claude La Colombière :

« Sacré Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en vous. Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à vous, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m’avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de vous. Faites en moi votre volonté, Seigneur ; je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien ne pas m’y opposer : c’est à vous à tout faire, divin cœur de Jésus-Christ, vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. Ainsi soit-il. »

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Je confie mon intention de prière

Votre intention sera confiée à la prière des sœurs de Saint-Paul de Chartres.