Ordination diaconale d’Olivier Lecanu
Monseigneur Philippe Christory, Évêque de Chartres, ordonnera Olivier Lecanu diacre en vue du sacerdoce, dimanche 25 juin 2023 à 15h30, en l’église Saint-Pierre de Chartres.
Vous êtes invités à vous joindre à cette célébration, ou à vous unir par la prière.
A quelques jours de son ordination, Olivier a accepté de répondre à nos questions.
Je suis né à Versailles le 31 décembre 1986. Mes parents ont déménagé à Dreux quand j’avais 2 ans. J’ai fait des études de gestion/comptabilité, BTS comptabilité puis une licence en alternance comptabilité.
Quel est votre parcours spirituel ?
J’ai commencé à faire du catéchisme dès l’âge de sept ans, je n’avais pas encore reçu le sacrement du baptême. Je servais la messe auprès du père Daniel Rambure. En servant la messe, j’avais un grand désir de devenir prêtre. J’allais très souvent chez les Légionnaires du Christ un petit séminaire en Seine et Marne. Avec eux, je suis allé à Lourdes puis à Rome, j’ai fait plusieurs tentatives pour intégrer le petit séminaire, j’ai pu y rester une semaine pour voir comment cela se passait, tout cela entre mes 7 ans et 12 ans mais j’étais trop jeune pour y rester. Les refus ont été difficiles à accueillir, le désir d’être prêtre s’est dissipé, j’ai cependant continué à servir la messe jusqu’à mes 17 ans.
A partir de là, j’ai vécu une période compliquée, une crise de foi. Je suis sorti en boîte de nuit, je buvais de l’alcool, je ne trouvais plus de sens à ma vie suite à des problèmes familiaux. Je me suis dirigé vers des compensations malsaines (sorties avec des amis de nuit, jeux d’argent, l’alcool, la drogue…) ma vie était remplie de tristesse, de révoltes. Ma foi n’était pas vivante mais quand ça allait mal je récitais un « Je vous Salue Marie », je parlais à Dieu. J’avais une foi « morte » sans la charité. Cette période de désert a durée de mes 17 ans jusqu’à quasiment mes 30 ans.
J’ai eu l’occasion de vivre une session de guérison, de libération, d’adoration sur 3 jours. J’ai entendu parler de la Miséricorde, de Sainte Faustine. Après avoir présenté toute ma vie, mes questionnements au Seigneur devant le Saint Sacrement, vécu la Réconciliation, l’Eucharistie, j’ai ressenti une certaine paix. Je suis retourné à la messe le lendemain. La nuit qui a suivi j’ai entendu la grâce d’avoir une spiritualité très forte, une joie immense de me sentir aimé malgré tous mes péchés, de savoir que j’étais fait pour le ciel, que le Seigneur avait un plan pour moi, que Jésus avait pris sur moi mes péchés sur la Croix. Tout était devenu clair au niveau de la foi, j’étais rempli de joie. Je décide de suivre Jésus, d’arrêter mes bêtises, de me consacrer à Toi – Lui. Suite à cette nuit du 4 novembre 2016, j’étais très heureux, j’ai arrêté mes addictions et prié tout le temps. Durant cette conversion j’ai reçu de nombreux signes extérieurs qui me disait que l’appel venait vraiment de Dieu.
J’ai reçu ma confirmation en mai 2017 puis rencontré trois personnes du Diocèse de Chartres qui m’ont confirmé que je devais me présenter à Mgr Pansard, évêque de Chartres à cette époque, pour demander à rentrer au séminaire. J’ai été envoyé en année propédeutique à la Maison Charles de Foucauld à Saint Pern pendant 1 an pour discerner l’appel de Dieu, la vocation sacerdotale. J’ai reçu beaucoup de grâces, de consolation du Seigneur. Sans sa main je n’aurais pas pu tenir et cela durant tout le séminaire. Je restais dans l’attente de signes, on ne s’invente pas prêtre, on le reçoit du bon Dieu et de l’Église. J’ai terminé cette année par une retraite Ignatienne à La Perelle chez les Jésuites en Belgique. Après de nombreuses méditations de la Parole de Dieu, j’ai ressenti une présence assez forte du Seigneur en moi, une fraîcheur.
Mgr Philippe Christory est venu me rencontrer après la retraite, je lui ai adressé une lettre de mon désir de rentrer au séminaire.
En septembre 2018, je suis rentré au séminaire d’Ars jusqu’à mon ordination diaconale.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Un peu d’appréhension, la charge est importante. Le Salut des hommes est en jeu, c’est une mission que Dieu nous donne par amour, par pur cadeau et on veut y répondre du mieux que l’on peut avec sa grâce. On se sent incapable, fragile, on n’est pas parfait. La conversion c’est tous les jours, on est face à nos limites. Et en même temps il y a la joie de parler du bon Dieu, ce n’est pas un travail, c’est une mission, ça prend tout notre être, c’est être uni avec Jésus, donner Jésus aux autres, c’est beau aussi !
Je suis dans la paix et la joie de faire ce que Dieu me demande.
Après l’ordination du dimanche 25 juin, quels sont vos projets ?
J’irai aux JMJ, je participerai à l’École de prière et au Pélé VTT. Je serai diacre dans une paroisse du diocèse en septembre. Une semaine par mois, j’irai à Lyon en formation diaconale tout en passant à Ars pour rencontrer mon père spirituel.
Que diriez-vous à un jeune qui se pose la question de la vocation ?
Dieu nous appelle personnellement mais il nous appelle dans son Église (le peuple de Dieu), il faut tenir les deux. Si Dieu veut que l’on soit prêtre même s’il y a des embûches c’est peut-être pour fortifier notre vocation.
Pour nourrir cet appel, il faut se nourrir de l’oraison, de l’Écriture Sainte, des sacrements et avoir un père spirituel. C’est dans tous ces moments que Dieu va nous parler.
Pour conclure, je dirais : il faut toujours avoir cette confiance que Dieu nous soutient et que sa grâce ne fait jamais défaut. Il y a combat mais la grâce de Dieu est bien au-delà, bien au-dessus de tous ces combats. Saint Paul dit : « La grâce se déploie dans la faiblesse ».