La mission des servants d’autel et servantes d’assemblée

Tout au long de l’année des jeunes garçons et filles de 7 à 20 ans se mettent au service de la liturgie.

Servants de messe, servants d’autel, servantes d’assemblées, enfants de chœur. On les appelle aujourd’hui plus volontiers « Servants d’autel » et « servantes d’assemblées » que enfants de chœur.

Le père Nicolas Boucée, responsable diocésain des servants de messe, nous présente sa mission.

Il développe la pastorale pour soutenir les servants de messe, aider les jeunes à grandir dans leur foi à travers le service. Il porte aussi le souci de la formation en se tenant à disposition des coordinateurs nommés dans les paroisses (les grands servants de messe). Ce temps de formation permet de reprendre les fondamentaux, prier ensemble sans oublier la fraternité, le jeu.

Le père Nicolas organise des événements diocésains ainsi qu’un pèlerinage sur 2 ou 3 jours.

Mathilde (13 ans) et Clémence (10 ans) servantes dans la paroisse de la Trinité font découvrir leur belle mission.

« À la messe, nous arrivons un peu plus tôt pour préparer et s’organiser.

Notre rôle est différent de celui des servants d’autel. Nous nous consacrons tout d’abord à la préparation de la sacristie et de la chasuble du prêtre. Notre mission est également d’accueillir les fidèles dans le fond de l’église au début de la messe par exemple pour donner les feuilles de chants, d’organiser la procession des offrandes, de porter le geste de paix et pour certaines de s’occuper de l’éveil à la foi. Toutefois, nous sommes disponibles pour servir l’autel en cas de besoin. Servir avec beauté et bien se tenir est très important car c’est ce qui rend la messe belle et donne envie de revenir le dimanche suivant.

Pendant notre service, nous avons une cape blanche, symbole de pureté et de lumière.

Les servantes de la Trinité sont reconnaissables grâce à leur trèfle. Il est symbole de la Trinité. Les trois feuilles représentent le Père, le Fils et l’Esprit Saint réunis en un seul trèfle pour former un seul Dieu. Nous portons ce trèfle sur notre cape et sa couleur indique notre expérience. Dans notre progression, nous allons d’abord recevoir le trèfle vert, puis le trèfle rouge et enfin le trèfle blanc.

Les servantes ont une prière qui est celle de l’Angélus.

En fonction de la couleur de notre trèfle, nous nous engageons à réciter l’Angélus une, deux ou trois fois par jour. Nous la récitons pour l’ensemble des paroissiens, pour la fraternité de notre communauté et pour que nous accomplissions la volonté du Seigneur.

La transmission des plus âgées envers les plus jeunes est très importante. Pour continuer à se former et pour former les nouvelles servantes, nous nous réunissons plusieurs fois par an. Cela permet de partager nos connaissances et notre expérience. Ce sont des moments de partage et de joie.

Sur les pas de Marie, nous voulons dire oui à notre tour et changer la face du monde. Par notre sens du service et notre joie de vivre, nous voulons aider les chrétiens à vivre en fraternité.

Nous voulons vivre cela comme Marie à l’Annonciation.

Nous voulons répondre OUI à Dieu » .

Interview de Camille, servant de messe

Tu as intégré le groupe des servants d’autel de la paroisse Sainte-Marie des Peuples en début d’année scolaire. Peux-tu nous en dire plus sur ce groupe ?

Je voulais faire partie du groupe depuis l’année dernière mais avec le confinement, ce n’était pas trop possible. Cela m’a permis de me concentrer sur la préparation de ma 1ère communion que j’ai reçue début septembre. Sur notre paroisse, il n’y a pas beaucoup de servants mais il y a tous les âges. Le plus jeune est Donald qui a 8 ans et le plus âgé est Philippe qui a presque 40 ans. Il y a 7 garçons et 3 filles. C’est chouette parce qu’il y a des débutants mais aussi des très expérimentés. Même si au bout de 2 ou 3 ans, ceux qui sont au collège, font d’autres activités et arrêtent avant la fin du parcours.

Tu parles de parcours, qu’est-ce que cela signifie ?

Quand on commence, c’est d’abord à l’essai. On est postulant, c’est-à-dire que l’on participe aux réunions, aux activités, on est accueilli à l’église par une cérémonie mais on ne fait rien de particulier. Ça permet de savoir si ça nous plait et si on est assez motivé.

Au bout de 6 mois environ, si on se sent prêt, alors on reçoit notre aube. Pour moi, c’était le 21 mars. Et c’est un moment que j’attendais depuis longtemps ! C’était dur de patienter. J’avais un peu peur parce que j’étais devant tout le monde mais j’ai bien aimé. Et maintenant j’ai une aube comme les autres.

Dans un an, si je suis sérieux, alors je pourrais recevoir la croix et le cordon blanc. Je serai alors un vrai enfant de chœur ! Après ça, quand on continue, on apprend à faire plus de choses et on progresse. C’est un peu comme au judo sauf qu’au lieu de recevoir des ceintures, on reçoit un cordon de couleur qui dit où on en est : d’abord le bleu pour les novices, puis le vert, le jaune et le rouge. Mais je ne me souviens pas bien de tous les noms (ndlr : bleu pour les porte-navette et les céroféraires, vert pour les porte-croix et les thuréfiraires, jaune pour les porte-missel et les acolytes, puis rouge pour les porte-insignes).

Tout à la fin, c’est le cordon violet pour les témoins. Quand on reçoit ce cordon-là, ça veut dire qu’on est capable d’apprendre aux nouveaux mais surtout qu’on est capable de dire aux autres ce que cela fait de croire et de connaître Jésus. Dans notre groupe, il y a deux cordons violets !

J’ai raconté à l’école que j’avais reçu mon aube mais ceux de ma classe ne connaissent pas trop l’Église et tout ça, du coup ils n’ont pas bien compris ce que j’ai raconté.

S’il y avait plus de servants d’autels dans le groupe, je crois que chaque couleur correspondrait à ce que l’on peut faire ou non au niveau de l’autel. Mais là, comme nous ne sommes pas très nombreux, on fait un peu de tout. J’aimerais bien porter la croix mais elle est encore trop lourde pour moi ! Enfin, en ce moment, on n’a pas le droit de toucher aux objets liturgiques à cause du virus du Covid et c’est un peu ennuyeux. J’ai hâte que ça soit fini.

Être servant d’autel, est-ce que cela veut dire que tu dois venir à la messe tous les dimanches ?

Non enfin un peu quand même… C’est comme le sport, si on veut progresser, il faut en faire régulièrement ! Mais ce qui est important et la responsable nous le répète souvent, c’est de faire bien et surtout de tout son cœur. Si un dimanche, je suis de mauvaise humeur ou si je me suis disputé avec un copain, il vaut mieux que je vienne à la messe sans servir plutôt que de mal servir l’autel. Ce n’est pas facile de bien faire son service alors il vaut mieux être concentré et ne penser que à ce que l’on fait pour Jésus plutôt de penser à la partie de jeu qui nous attend à la maison. Mais avec Jésus, ce qu’il y a de chouette, c’est que même quand on se trompe, il ne se fâche pas. Ce n’est pas comme avec les parents ou la maîtresse. On ne se fait pas disputer ou punir !

Pourquoi as-tu eu envie de devenir servant d’autel ?

Je ne sais pas exactement pourquoi… J’ai vu mes frères l’être alors j’avais envie de faire comme eux. Et puis la messe, je trouve ça un peu long, au bout d’un moment je m’ennuie. Alors quand je suis à l’autel, avec les autres, je m’ennuie un peu moins. Avant j’aimais bien aller à la messe des familles parce que les animateurs nous faisaient sortir de l’église et qu’on se retrouvait tous ensemble pour chanter, répondre à des questions, faire des activités d’enfants. Mais il parait que maintenant je suis trop grand et avec le Covid, il n’y a plus de messe des familles. C’est nul. Parce que les textes de la Bible, je ne les comprends pas toujours et le prêtre, quand il explique, je comprends encore moins ! Avec le service de l’autel, j’ai des choses à faire. Et il y a des gens qui comptent sur moi. Et puis comme je suis petit, je ne vois pas toujours ce qui se passe. Là, je suis devant, je ne peux rien louper !

Et puis avec le groupe, on a des activités vraiment sympas. On se réunit régulièrement pour apprendre à bien servir la messe, pour apprendre comment s’appellent les objets liturgiques, pour expliquer les prières. On fait aussi des jeux et des sorties. Cette année, on a failli aller en Allemagne (ndlr : un échange avec la commune de Romërberg jumelée avec Mainvilliers était prévu à La Toussaint). On rencontre des personnes qui nous racontent comment ils ont rencontré Jésus et ce que ça a changé dans leur vie. L’été dernier, je suis allé à l’École de prière. J’ai vraiment adoré. J’ai hâte d’y retourner cette année. En étant servant d’autel, cela me permet de patienter plus facilement. Et puis comme j’apprends à jouer de l’orgue, j’ai plus d’occasion d’aller à l’église faire des trucs cools. Cette année, on va fêter Pâques à 6h30 du matin ! C’est très très tôt. Je sais que ce sera dur de me lever de bonne heure et en même temps, j’ai vraiment hâte. C’est tellement beau quand il y a le feu dehors et que tout le monde chante.

Pour conclure cet interview, peux-tu nous partager la devise des servants d’autel ?

Ce que tu fais pendant la messe, crois-le dans ton cœur ; ce que tu crois dans ton cœur, manifeste-le dans tes actes.

À l’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres des rencontres se vivent autour des servants et servantes de messe et la communauté.

La mission est portée par plusieurs parents et l’équipe de proximité. Ils préparent, encouragent, guident ces jeunes. C’est parfois à l’occasion de la préparation à la 1ère communion que les enfants ont le désir de commencer le service de messe. Une belle mission qui les fait grandir dans la foi.

Quelques jeunes se sont formés à l’église saint Jean-Baptiste de Rechèvres. La communauté se réjouit de voir tous ces jeunes se former pour aller servir dans d’autres églises et/ou établissements scolaires.

Lors des célébrations dominicales, les plus grandes des servantes d’assemblées ont un rôle d’aîné pour les plus jeunes en proposant notamment aux plus petits un temps de liturgie pendant la messe.

L’église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres a accueilli des jeunes venant découvrir le service pour aller servir dans d’autres églises ou dans les établissements catholiques (Institution Notre Dame, Sainte-Marie, …).

À la messe du Jeudi Saint de l’Institut Notre Dame à Chartres, 9 servants d’autel et 6 servantes d’assemblées représentatifs de plusieurs églises du diocèse ont servi la célébration et participé à la procession dans l’établissement. Belle occasion de partager sa foi et de donner à d’autres jeunes l’envie d’aller à la rencontre du Seigneur.

De beaux moments fraternels se construisent, c’est une belle manière de prendre soin les uns des autres et de créer du lien. C’est une mission qui se vit en communion ouverte sur l’autre.

Notre grande joie, c’est de voir de nouveaux visages (amies d’école) arriver.