#120 « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ! »

A la demande du Pape François, ce mois de mai, un « Marathon de prière » !

« Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Act 2,42) Nous rêvons parfois de retrouver la vie de l’Église primitive, idéalisant souvent le passé qui serait « mieux ». Que nous dit l’Écriture de cette Église naissante ? Les textes des actes des apôtres et leurs lettres témoignent de l’intensité de la prière commune. Notre communauté chrétienne du XXIe siècle, au cœur d’un monde troublé, est en communion quand elle prie fidèlement. En ce début du mois de mai, le pape François fait mémoire de l’arrestation de saint Pierre : « l’Église priait Dieu pour lui avec insistance. » (Act 12,5) Il demande que nous insistions auprès du Seigneur comme la pauvre veuve insiste auprès du juge inique qui lui rend finalement justice. (Cf. Lc 18,1-8) Jésus n’a-t-il pas dit : « demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on ouvrira. » (Mt 7,7) ?

Ce « Marathon de prière » est voulu par le pape François afin que tous les catholiques prient pour l’humanité blessée par la pandémie et pour être unis comme famille spirituelle. Avons-nous commencé ? Nous sommes nous déjà mis en route pour suivre l’Église tout entière dans ce marathon ? La proposition du saint Père consiste à prendre en main notre chapelet, celui qui est peut-être oublié dans un tiroir. C’est merveilleux de connaître ce moyen qui nous vient du Moyen-Âge et qui reprend le rythme des offices monastiques que prient les moines, soit les 150 psaumes devenus pour les fidèles laïcs 150 Ave Maria divisés en trois groupes de mystères : joyeux, douloureux et glorieux. Saint Jean-Paul II a eu la bonne intuition d’ajouter le quatrième groupe des mystères lumineux qui font mémoire de la vie publique de Jésus, entre son enfance et sa passion. Prier le chapelet c’est méditer la vie de Jésus, depuis l’Annonciation faite à Marie jusqu’au couronnement de celle-ci après son Assomption. C’est la prière que l’on peut faire en marchant, en étant couché, en bonne santé ou malade, seul ou à plusieurs. On peut en dire un bout ou tout l’ensemble. Le Seigneur ne compte pas nos Ave mais entend notre âme se tourner vers notre maman du Ciel qui alors lui présente nos intentions. Le chapelet c’est la corde à nœuds par laquelle nous nous hissons vers le divin cœur de Jésus. Il n’a jamais été obligatoire de le prier mais c’est une belle tradition dont la fécondité est certaine !

Il est temps de prolonger la lecture de l’encyclique papale, « la joie de l’amour » (Amoris lætitia). Les paragraphes 120 à 141 parlent de la grandeur de la charité conjugale. Rappelons que le mot charité traduit le mot grec agapé, soit l’amour oblatif, le don total de soi. Puisque Dieu nous a aimés ainsi, les époux chercheront à grandir jour après jour dans cet amour magnifique mais difficile, porté par le sacrement du mariage. Le pape parle d’union affective, spirituelle et oblative, incluant la tendresse et la passion érotique. Soutenu par la puissance de l’Esprit, leur amour reflète l’alliance inébranlable entre le Christ et son Église. C’est Dieu lui-même qui « se reflète en eux » (n°121). « Le mariage est l’icône de l’amour de Dieu pour nous. » C’est la mission du couple chrétien que de le rendre visible ! Certains peuvent avoir peur, ou se décourager, considérant que leurs fragilités ne leur permettent pas de vivre cela, que c’est trop difficile, trop exigeant. Cependant « le temps est supérieur à l’espace » dit souvent le pape. Ce temps, celui d’une vie entière, est donné pour cheminer vers ce but, pas après pas, pardon après pardon, par un élan d’amour qui se renouvelle quotidiennement. Même si aujourd’hui cet amour est imparfait, le choix d’un engagement définitif fait espérer que la croissance est possible, que l’on peut s’attendre et s’adapter, s’écouter et grandir ensemble. Tout conjoint, comme les enfants, désire un projet qui tienne dans le temps. Si ce n’est pas votre situation, alors ne vous mariez pas car « la culture du provisoire » ne peut pas fonder un projet heureux et durable. Ce mariage sera « un mélange nécessaire de satisfactions et d’efforts, de tensions et de repos, de souffrances et de libérations, de satisfactions et de recherches, d’ennuis et de plaisirs, toujours sur le chemin de l’amitié qui pousse les époux à prendre soin l’un de l’autre. » (n°126) Les épreuves sont à la croisée des chemins. Mais quelle n’est pas la joie de ceux qui ont bataillé et vaincu pour se retrouver et fêter la victoire ?

Tant de propos si profonds du saint Père nécessiteraient d’être approfondis, expliqués, enseignés. Le pape cite le film « Le festin de Babette », merveilleux conte danois, qui montre comment une femme, Babette, désire faire infiniment plaisir et organise un repas improbable, y mettant tout son talent et son argent, juste pour faire plaisir. Dans le couple, « la joie de cet amour contemplatif doit être cultivée. » (n°129) Comment demeurer dans la contemplation aimante de l’autre ? Comment garder un regard émerveillé sur celui ou celle avec qui la vie est partagée ? Voici une vraie question pour féconder notre joie commune. Se sentir regardé et apprécié est vraiment important pour créer la confiance en soi et en l’autre. Le pape insiste sur le choix du mariage, qui « montre le sérieux de l’identification avec l’autre, indique une victoire sur l’individualisme de l’adolescence, et exprime la ferme décision de s’appartenir l’un l’autre. » Il manifeste un amour déterminé et généreux capable de se risquer pour l’autre, un « oui » sans réserves et sans restrictions.

Heureusement, il y a des ingrédients fondateurs et disponibles, des « langages de l’amour » aussi divers que féconds : les paroles, les gestes, les attentions, les regards, l’intimité physique et un dialogue toujours ouvert. La grâce ne peut agir qu’avec notre nature. Elle vient illuminer l’homme et la femme dans leur communion humaine. Face à un différend, le couple peut prier pour retrouver sa communion, mais d’abord il lui faut prendre le temps de s’asseoir, de se parler, de dire ce qui fait mal. Le déni et le silence sont ennemis de la vérité et de l’harmonie. Ils peuvent recouvrir la blessure qui peut alors s’infecter, et devenir une plaie douloureuse, difficile à guérir. Pour cela, ne pas hésiter à recourir aux compétences de bons conseillers conjugaux et de psychologues. Il n’y a aucune honte à chercher des médiations, à demander de l’aider pour restaurer un dialogue que l’on pense impossible alors qu’il ne demande qu’à pouvoir être rétabli ! Dieu passe aussi par les compétences et même les charismes de ces personnes.

On n’insistera jamais assez sur le dialogue, qui commence par l’écoute inconditionnelle de l’autre. Voici un exercice assez amusant à vivre que je vous propose pour cette semaine : prendre un objet symbolique, qu’importe lequel, que chacun garde à son tour en main. Alors seul celui qui le tient parle et l’autre se tait absolument et l’écoute le temps nécessaire, jusqu’au moment où l’on s’échange l’objet. Ainsi, la parole et l’écoute grandissent. Et l’on peut rire ensemble car on se comprend et que l’on désire respecter tant l’autre.

Ce jour, comme prière, je vous propose celle du pape pour ce mois de prière, qui s’inspire d’une prière ancienne, le « sub tuum ».

« Sous ta protection nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu.

Dans la présente situation dramatique, chargée de souffrances et d’angoisses qui frappent le monde entier, nous recourons à Toi, Mère de Dieu et notre Mère, et nous cherchons refuge sous ta protection.

Ô Vierge Marie, tourne vers nous tes yeux miséricordieux dans cette pandémie du coronavirus, et réconforte ceux qui sont perdus et qui pleurent leurs proches qui sont morts, enterrés parfois d’une manière qui blesse l’âme. Soutiens ceux qui sont angoissés pour les personnes malades auprès desquelles, pour empêcher la contagion, ils ne peuvent être proches. Suscite la confiance en celui qui est inquiet pour l’avenir incertain et pour les conséquences sur l’économie et sur le travail.

Mère de Dieu et notre Mère, implore pour nous de Dieu, Père de miséricorde, que cette dure épreuve finisse et que revienne un horizon d’espérance et de paix. Comme à Cana, interviens auprès de ton Divin Fils, en lui demandant de réconforter les familles des malades et des victimes, et d’ouvrir leur cœur à la confiance.

Protège les médecins, les infirmiers et les infirmières, le personnel sanitaire, les volontaires qui, en cette période d’urgence, sont en première ligne et risquent leur vie pour sauver d’autres vies. Accompagne leur fatigue héroïque et donne-leur force, bonté et santé.

Sois aux côtés de ceux qui, nuit et jour, assistent les malades ainsi que des prêtres qui, avec sollicitude pastorale et engagement évangélique, cherchent à aider et à soutenir chacun.

Vierge Sainte, éclaire l’esprit des hommes et des femmes de science, pour qu’ils trouvent de justes solutions pour vaincre ce virus.

Assiste les Responsables des Nations, pour qu’ils œuvrent avec sagesse, sollicitude et générosité, en secourant ceux qui manquent du nécessaire pour vivre, en programmant des solutions sociales et économiques avec clairvoyance et avec esprit de solidarité.

Marie très Sainte, touche les consciences pour que les sommes considérables utilisées pour accroître et perfectionner les armements soient au contraire destinées à promouvoir des études adéquates pour prévenir de semblables catastrophes dans l’avenir.

Mère très aimée, fais grandir dans le monde le sens d’appartenance à une seule grande famille, dans la conscience du lien qui nous unit tous, pour que nous venions en aide aux nombreuses pauvretés et situations de misère avec un esprit fraternel et solidaire. Encourage la fermeté dans la foi, la persévérance dans le service, la constance dans la prière.

O Marie, Consolatrice des affligés, embrasse tous tes enfants dans la tribulation et obtiens que Dieu intervienne de sa main toute puissante pour nous libérer de cette terrible épidémie, afin que la vie puisse reprendre dans la sérénité son cours normal.

Nous nous confions à Toi, toi qui resplendis sur notre chemin comme signe de salut et d’espérance, ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie. Amen.

Guide les pas de tes pèlerins qui désirent te prier et t’aimer dans les sanctuaires qui te sont dédiés dans le monde entier sous les titres les plus divers qui rappellent ton intercession, sois pour chacun un guide sûr. Amen ».

Merci Ô Vierge Marie !