Édito août 2020
Nous sommes au coeur de l’été, les menaces de la pandémie demeure mais chacun, à sa façon, prend ses distances pour profiter du repos des vacances. Certains cependant restent inquiets et l’on voit des réactions étonnantes de rejet qui peuvent même dégénérer. Demeurons des hommes et des femmes de foi et de solidarité. Notre fraternité, tout en veillant aux gestes barrières, doit en réalité s’amplifier. Ce qui fut suscité en confinement peut continuer positivement par des relations de communion et d’entraide. L’amitié est une grand bien que nous cultivons volontairement pour donner à la société plus d’humanité.
En ces jours, un drame de plus est advenu. Les explosions qui ont ravagé la ville de Beyrouth sont une terrible catastrophe qui s’ajoute aux lourdes épreuves que ce beau pays vit depuis des décennies. Récemment une crise financière et politique avait submergé les libanais qui ne trouvaient plus de quoi se nourrir, avec une monnaie dont la valeur s’est effondrée. Alors que j’écris ces lignes on dénombre une centaine de morts et des milliers de blessés, mais il me semble évident que ce bilan va s’alourdir. Est-ce que faute humaine, les enquêtes le diront. Mais comment ne pas y voir une imprudence grave quand de la matière explosive est stockée en si grande quantité à proximité d’une mégapole très peuplée ? Des hommes portent une grave responsabilité. Pourtant Dieu nous invite à la sagesse, mais craignons le pire que nos dirigeants refusent d’écouter la voix de Dieu et que les intérêts partisans et financiers sont les maîtres.
La Bible parle souvent du Liban. J’aimerais vous citer le merveilleux passage du prophète Osée qui se fait le porte-parole de Dieu pour consoler le peuple éprouvé : « Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lis, il étendra ses racines comme les arbres du Liban. Ses jeunes pousses vont grandir, sa parure sera comme celle de l’olivier, son parfum, comme celui de la forêt du Liban. Ils reviendront s’asseoir à son ombre, ils feront revivre le froment, ils fleuriront comme la vigne, ils seront renommés comme le vin du Liban. » (Os 14,6-8)
Nous prions pour tous nos amis libanais. Certains sont en Eure & Loir. Nous savons que la diaspora est vécue avec des liens familiaux intenses et qu’il n’est pas de famille ici qui n’ait des proches au pays du cèdre.
Mgr Philippe Christory