Fête de la sainte Geneviève
Le 18 mai 1962, Jean XXIII établit Sainte-Geneviève comme patronne « des gendarmes français, gardiens de l’ordre public ». Mais qui est-elle réellement ?
En 1962, à la requête de l’Évêque des Armées et du Père WAGNER, Aumônier national, le Pape Jean XXIII proposa le patronage de Sainte Geneviève, vénérée depuis longtemps à Paris, comme gardienne de la Cité, aux familles catholiques de la Gendarmerie française. Ce sont donc les Chrétiens qui sont à l’origine de cette fête. Il semble légitime qu’ils souhaitent se réunir et prier ensemble à cette occasion. Pour des motifs de commodités pratiques, mais aussi en souvenir du miracle du « Mal des Ardents », la fête liturgique fixée au 3 Janvier est anticipée au 26 Novembre. Du début Novembre, à la fin Janvier, on a donc toute liberté pour choisir un jour qui convienne au mieux. Le cierge constamment allumé qu’elle tient à la main sur les représentations traditionnelles symbolise l’ardeur jamais éteinte, qu’elle a le don de communiquer à son entourage.
C’est donc grâce à son comportement remarquable dans les moments difficiles et son action en faveur des populations que Geneviève est choisie comme patronne de la Gendarmerie.
Comment fêter la sainte Geneviève ?
Tous les membres de la Gendarmerie, tous les foyers, sont invités à participer à la fête, mais aucune contrainte ne peut être imposée, et toutes les opinions doivent être respectées. Dans cet esprit, refuser une célébration religieuse serait porter atteinte à la liberté tout autant qu’obliger à y participer.
Le sens premier de fêter la Sainte Geneviève voudrait être l’occasion :
– de rassembler les familles dans l’amitié ;
– de resserrer les liens de la communauté de la Gendarmerie.
Ce doit être la journée des familles. Chacun doit pouvoir y venir et s’y trouver heureux et accueilli. Le caractère trop officiel, un prix de participation élevé, une atmosphère trop « militaire », peuvent décourager de nombreuses familles.
Ce doit être la journée de la communauté gendarmique : dans la simplicité et l’amitié, tous grades mêlés, sans oublier nos retraités, ce rassemblement peut être une occasion de relations cordiales au-delà de toutes classifications et responsabilités, naturellement indispensables par ailleurs. On peut ce jour-là se connaître et s’apprécier.
La prière du gendarme chrétien
Dieu d’Amour, de Justice et de Paix, entends la prière que j’élève vers toi : je suis gendarme, et je veux être chrétien.
Il me faut être fort, aide-moi à rester juste et paisible dans l’accomplissement de mes missions.
Je dois être vigilant face aux hommes qui peuvent devenir malfaiteurs, violents, criminels.
Donne-moi la sagesse nécessaire pour garder la maîtrise de ma force à l’encontre du péché et du mal, tout en discernant en chacun la présence de ton image.
Et si je dois armer mon bras pour faire respecter la loi, garde mon âme dans la sérénité Seigneur.
Car c’est mon devoir, d’assurer la Paix, l’ordre et la sécurité, de sauver des vies menacées, celles des autres ou la mienne.
Ouvre alors, Seigneur, les esprits et les cœurs à la compréhension de mon service exigeant, ceux de mon conjoint et de mes enfants, ceux de mes amis et de mes compatriotes, ceux même de mes adversaires.
Et s’il me faut aller jusqu’au sacrifice de ma fierté, de mon bien-être, de ma vie, donne-moi une confiance profonde en toi Seigneur.
Par l’intercession de sainte Geneviève, ô Dieu, trois fois saint je t’en supplie : soutiens mon service, ranime mon courage et fortifie ma foi.
Amen
Le nom de Geneviève et l’origine de sa famille
L’origine et le sens du nom de Geneviève ont donné lieu à des discussions qui ne sont pas closes. On lui a trouvé des origines celtes ou germaniques. On penche actuellement pour des formes romanisées de deux mots germaniques dont le sens n’est pas clair. Son père a un nom latin, Severus ; sa mère, un nom grec, Gerontia. Le premier fut répandu en Gaule, le second n’est attesté qu’au masculin. Des parents qui donnent à leur fille un nom germanique, alors qu’eux-mêmes portent des noms gallo-romains, sont-ils nécessairement des Germains ?
Le palais de Rueil était situé dans la paroisse de Nanterre, qui était un point stratégique important. En 591, le roi Gontran y fit baptiser son neveu Clotaire. Cette terre d’empire était donc passée aux rois francs à la fin du Vlè siècle, mais il est peu probable qu’ils l’aient possédée au début du Ve siècle.
En 429, Geneviève est une jeune chrétienne. Ses parents, qui l’ont fait baptiser, étaient donc chrétiens à une époque où le roi des Francs et ses compagnons sont païens. Petite fille, Geneviève se sent parfaitement à l’aise avec les évêques ; adulte, elle entretiendra de bons rapports avec les princes francs.
Vers le tombeau de saint Denis
Une nouvelle mission lui sera confiée : dans un petit bourg au nord de la Cité, à Catheuil, se trouve le tombeau de l’évêque Denis, premier évêque de Lutèce. Geneviève aime s’y rendre en reconnaissance envers celui qui transmit l’Évangile aux Parisiens. Elle trouvait ce lieu pas assez digne de ce grand apôtre et supplia les prêtres de Paris de construire un lieu de culte digne. Geneviève s’y rend fréquemment en pèlerinage. On marche de nuit et pour ne pas se perdre une torche est nécessaire. Un jour à cause du vent, le flambeau s’éteint. C’est la panique, mais Geneviève est là, elle s’empare du flambeau qui instantanément se rallume. La torche, déposée sur le tombeau de saint Denis se consumera jusqu’au bout ! C’est la naissance du symbole du flambeau ardent de Sainte Geneviève.