Édito janvier 2022
« Monseigneur, comment se passe ce début d’année ? » Voici la question plusieurs fois entendue. « Plutôt bien » j’aime répondre.
Si en 2021 la question des abus nous obligea à beaucoup de sérieux, si la pandémie continue fortement, l’Église n’hiberne pas dans l’attente de températures plus clémentes, elle continue sa mission d’évangélisation. Il nous faut oser vivre et oser sortir sur de nouveaux chemins à la rencontre des autres.
L’année 2022 s’ouvre avec un fort désir de nous mettre à l’écoute du Saint Esprit dans des groupes de parole pour entendre ses motions afin que nous œuvrions de concert. C’est le but du synode sur la synodalité. Tous sont invités à participer. C’est aussi le but de la diaconie, sorte de plateforme reliant les associations caritatives. Ensemble, marchons vers les hommes et les femmes de notre temps qui ignorent tout de l’Église. Ne pas attendre le client derrière son comptoir mais aller à sa rencontre sur les agoras de la vie qu’il fréquente.
L’événement de l’église de la Madeleine à Châteaudun que le Maire de la commune voulait revendre pour qu’elle devienne une sorte de hall à la brocante nous montre le décalage culturel entre notre vie ecclésiale et nos contemporains y compris des élus. C’est un constat décevant et douloureux mais il faut appréhender l’ignorance qui s’est imposée aux enfants de ce monde à qui rien n’est dit du mystère de la révélation. Pour ceux-ci une église n’est qu’un bâtiment et la transformer en agora commerciale devient une proposition économiquement satisfaisante. Heureusement le peuple catholique a réagi intelligemment et devant les nombreuses signatures, monsieur le Maire a classé le dossier.
La vie continue sur fond de débats et d’annonces quant à la propagation d’Omicron. Le bruit des bottes se fait entendre aux frontières de l’Ukraine. Les navires jouent à « attrape-moi si tu peux » entre les chinois et leurs voisins. Nos dirigeants au lieu de choisir la paix et la bienveillance mutuelle montrent leurs griffes et bandent les muscles. Du coup, la France en profite pour vendre des rafales et des frégates ce qui fait le bonheur de nombreuses entreprises. Ne pouvait-on pas utiliser les milliards de ces contrats pour faire des piscines et des crèches ?
Nous chrétiens sommes là pour éclairer la société par l’annonce de la présence de Dieu. Ne baissons pas les bras. Partageons le merveilleux trésor reçu.
Mgr Philippe Christory