#231 «Olivier, un nouveau diacre pour notre diocèse, Merci Seigneur.»
Ce dimanche 25 juin, à 15h30, nous aurons la grande joie de vivre l’ordination diaconale en vue du sacerdoce d’Olivier Lecanu. Puisse-t-il être entouré de nombreux fidèles catholiques heureux de prier pour un futur prêtre. Le diaconat fait écho aux sept diacres choisis par les apôtres pour le service des tables lorsque ceux-ci sont accaparés par les soins à offrir aux personnes fragiles et qu’ils désirent recentrer leur apostolat sur la prédication et la prière. Parmi ces premiers diacres, il y a Étienne qui sera le premier martyr après l’ascension de Jésus.
Le diacre est ordonné pour être configuré au Christ serviteur. Quand nous parlons du Christ-Roi, nous devons comprendre que le statut de roi appliqué à Jésus est équivalent au service des sujets qui dépendent de lui. Jésus montre comment il est serviteur de ses frères et sœurs lors de la Cène quand il prend un tablier qu’il noue autour de sa taille, une serviette et de l’eau et qu’il lave les pieds des apôtres interloqués. « Non, tu ne me laveras pas les pieds » avait alors crié Pierre. Jésus ne lui a pas laissé le choix lui disant que son salut en dépendait. Ensuite, il leur a demandé de faire de même, les uns envers les autres. Laver les pieds était alors la tâche de l’esclave. Jésus anticipait là la Croix où il serait crucifié le lendemain comme l’étaient les esclaves condamnés à mort par la pouvoir romain.
Le diacre montre par son engagement son désir de vivre à la suite du Christ, puisque c’est lors de cette célébration qu’il engage sa vie dans un célibat pour le Royaume et qu’il promet de prier la liturgie des heures quotidiennement pour l’Église. Sa vie sera rythmée par la prière du matin au soir avec une attention particulière aux personnes fragiles.
Dans le ministère que le diacre exerce, il lui est demandé d’animer la prière commune, notamment dans des groupes bibliques, des lieux de cheminement ou de soutien spirituel. Il proclame l’Évangile à l’assemblée et peut donner l’homélie. À l’autel, il est le premier assistant du prêtre et de l’évêque lors de la célébration eucharistique. Il célèbre les baptêmes et les mariages, il préside aux funérailles. Il est un frère pour le curé d’une paroisse, appelé à « faire communauté » avec lui par des temps amicaux de partage et de préparation pastorale. Olivier sera dorénavant diacre toute sa vie puisque le prêtre demeure diacre dans son ministère sacerdotal. Pour lui, nous invoquerons le Saint Esprit de lui donner un cœur miséricordieux et tendre à l’image du Christ bon pasteur, spécialement dans la rencontre des personnes vivant à la marge de la société, parfois dans des conditions bien difficiles. Le diacre n’est pas diacre en vue de faire de multiples choses, mais d’être présent par amour de ses frères et de prendre soin des pauvres.
La proclamation de la Parole étant un de ses attributs, j’aimerais parler de la place de la Parole de Dieu dans nos vies catholiques. C’est peut-être un sujet récurrent dans mes messages, mais au fond c’est ce que nous a apporté Jésus en enseignant sans cesse les disciples, ce qui se retrouve dans tous les chapitres des évangiles.
Le Concile Vatican II a donné un texte fondamental que chacun lira avec profit : Dei Verbum, traduit par le « Verbe de Dieu » ou la Parole de Dieu. Voici le préambule de ce texte appelé « Constitution Dogmatique sur la Révélation » : « En écoutant religieusement et proclamant avec assurance la Parole de Dieu, le saint Concile fait sienne cette parole de saint Jean : “Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue : ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ” (1Jn 1, 2-3). C’est pourquoi, suivant la trace des Conciles de Trente et du Vatican I, il entend proposer la doctrine authentique sur la Révélation divine et sur sa transmission, afin que, en entendant l’annonce du salut, le monde entier y croit, qu’en croyant il espère, qu’en espérant il aime. » (DV n°1)
Nous constatons que ce texte ne vise pas à formuler une morale ni une série de normes éthiques, mais à nous dévoiler, à la lumière de la Parole, la vie éternelle qui apparaît comme notre destinée merveilleuse. La notion de vie éternelle est présentée comme une intimité vivante et future dont bénéficiera le croyant dans un cœur à cœur avec l’Amour infini de Dieu. En citant la première lettre de saint Jean, texte merveilleux dans lequel l’apôtre affirme par deux fois que « Dieu est amour » (Cf. 1Jn 4), le saint Concile nous témoigne de la foi qui est celle de l’Église et qui nous promet la communion parfaite réalisée avec le Père Céleste et avec Jésus-Christ.
Le premier chapitre de la Constitution a pour titre « La Révélation divine ». L’intention de Dieu est formulée merveilleusement et je vous en donne le texte : « Il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1, 9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine. » (DV n°2) Tout est dit ! Se révéler en personne, Dieu le fait par son Fils que l’on nomme aussi le Verbe, qui vient vers la Vierge Marie par la puissance de l’Esprit Saint afin qu’elle enfante le Fils de Dieu nommé Jésus. Il n’existe pas, dans notre langue pourtant si riche, de mot exprimant quel amour divin se dit par cette manifestation venue d’en-haut. Le texte parle d’un « surabondant amour », celui de Dieu qui ne peut être comparé à l’amour humain aussi pur et saint soit-il. Dans la langue grecque, il existe le mot agape pour désigner un amour oblatif qui s’offre parfaitement sans attendre de retour, et c’est ce mot que les écrivains du Nouveau Testament utilisent pour parler de l’amour divin, de sa charité. Pour comprendre « cet amour qui a tant aimé les hommes » (Cf. Jn 3,16), le croyant doit méditer les évangiles sous la conduite du Saint Esprit pour découvrir le visage divin qui se penche sur l’humanité pour la relever et l’inviter à entrer dans la danse éternelle de l’amour partagé.
La Révélation chrétienne, don de Dieu, commencée lors du cheminement du peuple hébreu lorsqu’Abraham se mit en route sous la conduite de Dieu, puis poursuivie par les patriarches et les prophètes, a son point culminant et définitif en Jésus-Christ. Dorénavant, nous n’attendons pas de nouvelle révélation. La Révélation est close avec la mort du dernier apôtre. Le Christ a tout donné, tout dit. Pourtant la pérégrination de l’Église en tant que peuple de Dieu aura toujours besoin de l’Esprit Saint pour être « conduite à la vérité tout entière » dit Jésus. C’est ainsi que l’Église, par son Magistère, comprenez les évêques et les saints qui enseignent, reçoit de manière nouvelle cette même Révélation et s’exprime pour que les fidèles suivent l’appel de Dieu dans les cultures changeantes et diverses du monde. Le peuple de Dieu lui-même comme corps du Christ avance vers sa destinée à l’écoute de l’Esprit et de ses pasteurs, mais aussi est guidé par son flair spirituel que l’on appelle le sensus fidei. La Révélation est le mystère de la communication d’un Dieu qui se donne à connaître et qui recherche l’homme afin de l’introduire dans la vie divine.
Dans l’Écriture, il est dit que « la foule écoutait Jésus avec plaisir » (Mc 12,37). Trouvons notre joie dans la méditation des écritures saintes. Prions maintenant ensemble en demandant au Saint Esprit son fruit d’amour, de paix, de joie, de bonté, de douceur, de confiance. Demandons-le pour tous les confirmands qui s’avancent encore ces prochains dimanches vers l’autel pour être marqués de sa puissance par l’onction du saint chrême.
Prière du Cardinal Verdier au Saint-Esprit :
O Esprit Saint
Amour du Père et du Fils
Inspirez-moi toujours
Ce que je dois penser,
Ce que je dois dire,
Comment je dois le dire,
Ce que je dois écrire,
Comment je dois agir,
Ce que je dois faire
Pour procurer votre gloire
Le bien des âmes
Et ma propre sanctification
O Jésus toute ma confiance
Est en vous.